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NERVEUX (SYSTÈME) L'influx nerveux

L'émission naturelle de l'influx nerveux

Ce qui vient d'être dit permet de comprendre que, dans les conditions naturelles de fonctionnement, c'est en général au niveau du segment intermédiaire que l'influx nerveux prend naissance, sous l'influence des actions dépolarisantes que subit sa membrane plasmique. D'où viennent donc ces actions ? On peut en distinguer cinq sortes :

Mollusque : impulsions nerveuses - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mollusque : impulsions nerveuses

– Lorsqu'un neurone est, comme cela arrive souvent, bombardé incessamment sur son arbre dendritique et sur son soma par des influx provenant d'autres neurones, il existe, à chaque instant, un bilan des dépolarisations et des surpolarisations, somme algébrique des potentiels postsynaptiques d'excitation et des potentiels postsynaptiques d'inhibition. Le S.I., étant placé en un point du champ électrique résultant, voit sa membrane réagir à ce bilan en fonction de l'intensité et de la direction du flux de courant qui la traverse. En quelque sorte, centre intégrateur de ces activités afférentes, le S.I. manifeste cette propriété en devenant centre émetteur, du moins aussi longtemps qu'une dépolarisation supraliminaire y prédomine : activité de pacemaker qui engendre des trains d'impulsions à cadence modulée et plus ou moins durables. Si les facteurs de cette modulation restent implicites, on dira, abusivement sans doute, que le neurone est « auto-actif », et que sa décharge est spontanée.

– Il arrive, dans les conditions naturelles comme dans la stimulation artificielle, qu'une variation nette de cadence – éventuellement la naissance d'un train d'impulsions à partir du silence – soit explicitement imputable à l'impact, sur les synapses du neurone étudié, d'influx ayant emprunté des voies bien identifiées : on dira alors qu'il s'agit d'une véritable transmission synaptique de l'excitation. Que l'on comprenne bien que le processus n'est pas essentiellement différent du précédent, et que l'on bannisse l'expression trompeuse de « transmission d'influx ». Dans les deux cas, l'influx (c'est-à-dire les trains d'impulsions) n'est pas « transmis » : il est ré-émis, avec des caractéristiques qui dépendent autant des propriétés locales de la zone d'émission (trigger zone) que du champ électrique créé par l'ensemble des potentiels postsynaptiques.

– Dans le cas d'un neurone sensitif primaire, le mécanisme d'émission est analogue, sauf que la zone d'émission n'est plus située près du soma, mais non loin de la terminaison réceptrice et que le potentiel générateur résulte d'une transduction, c'est-à-dire d'une utilisation de l'énergie spécifique du stimulus (lumineux, sonore, etc.) pour déclencher un phénomène électrique dépolarisant.

– Des effets secondaires de nature électrique sur le rythme d'émission se produisent du fait que le neurone se trouve nécessairement plongé dans le champ électrique tissulaire général, dû à des facteurs complexes, parmi lesquels les champs locaux dépendant de l'activité des neurones voisins. Il peut en résulter des effets d'entraînement et de synchronisation qui forcent le neurone à une activité collective extrasynaptique et généralement anormale. C'est ce qui paraît avoir lieu, par exemple, dans l'empoisonnement par la strychnine, et dans la grande crise épileptique.

– Enfin, beaucoup plus important sans doute qu'on ne l'admet habituellement est le cas où le neurone, aidé ou non par des afférences synaptiques, engendre lui-même son propre rythme, en vertu de sa cinétique métabolique. C'est alors que l'on peut vraiment parler d'auto-activité, ce qui ne veut pas dire que le phénomène ne doive rien aux conditions, notamment chimiques, que lui impose le milieu[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Paris

Classification

Médias

Excitation synaptique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Excitation synaptique

Fibre de calmar : variation de potentiel - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fibre de calmar : variation de potentiel

Séquences d'impulsions - crédits : Encyclopædia Universalis France

Séquences d'impulsions

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