NERVEUX (SYSTÈME) Le tissu nerveux
De toutes les cellules formant chez les Vertébrés l'ébauche neurectoblastique du système nerveux (cf. développement [biologie]), une partie seulement donne des cellules nerveuses proprement dites, ou neurones. Les autres donneront les cellules de la névroglie, satellites des neurones. Il est évident que la définition du neurone est d'abord physiologique. C'est une cellule capable de réagir à une stimulation en produisant un influx nerveux. Elle peut, en outre, transmettre à d'autres cellules l'état d'excitation par l'intermédiaire de zones spécialisées, les synapses.
Du point de vue morphologique, le neurone possède, en règle générale, un corps cellulaire appelé soma ou encore péricaryon (autrement dit région entourant le noyau) d'où partent plusieurs prolongements, ou neurites. Ceux-ci sont de deux sortes : les dendrites, qui sont relativement courtes et ramifiées à angle aigu (ce sont des expansions du corps cellulaire, dont la membrane a des propriétés réceptrices spécifiques) ; et l'axone, unique, susceptible de donner des collatérales qui se détachent à angle droit (siège d'une conduction obéissant à la loi du tout ou rien, il se termine par une arborisation terminale au contact d'un ou de plusieurs autres neurones ou de structures tissulaires dites effectrices, musculaires ou glandulaires, avec lesquelles il forme des synapses).
Cellule hautement spécialisée, le neurone perd très tôt toute possibilité de se diviser, dès qu'il se différencie à partir d'un neuroblaste. Dans quelques groupes d'Invertébrés, des neurones peuvent cependant se différencier après traumatisme à partir de cellules souches indifférenciées, identifiées aussi, dès le début du xxie siècle, dans le cerveau « basal » des mammifères. Il existe d'autre part chez eux, dans les plexus intestinaux, des neurones « dormants » qui peuvent, dans certaines conditions expérimentales, subir un processus de différenciation. Nombre de neurones, notamment de neurones moteurs, sont capables de régénérer une partie de leur axone lorsqu'il a été sectionné et il existe donc dans le système nerveux de l'adulte une certaine plasticité, tant au niveau du neurone qu'au niveau des réseaux neuronaux (cf. cerveau humain).
Les étapes de la neurohistologie
La notion de neurone – ou cellule nerveuse – comme élément constitutif fondamental du système nerveux n'a été définitivement acceptée par l'ensemble des neurocytologistes qu'aux environs de 1955, lorsque la microscopie électronique a pu apporter la démonstration irréfutable de la discontinuité des neurones entre eux.
C'était là l'aboutissement d'une longue histoire, commencée dès 1718 avec la reconnaissance par Van Leeuwenhoek des « tubes nerveux » comme constituants principaux des gros nerfs des Mammifères. Il fallut attendre ensuite 1824 pour que Dutrochet aperçoive le corps des neurones des ganglions d'escargot, sans en saisir la signification. Celle-ci ne devait être clairement établie qu'à partir de 1835, et pratiquement de façon simultanée, par J. E. Purkinje, R. Remak, G. Valentin.
La distinction, parmi les prolongements, d'un cylindraxe (ou axone, R. A. von Kölliker, 1896) et de prolongements protoplasmiques (ou dendrites, W. His, 1893), pressentie par R. Wagner (1846) dans ses recherches sur les neurones du lobe électrique de la Torpille, fut reconnue par R. Remak (1855) sur la moelle de bœuf, puis généralisée par O. F. K. Deiters (1865), dont certains dessins demeurent parfaitement actuels (fig. 1).
Il restait cependant à déterminer les rapports des plus fines ramifications nerveuses entre elles et avec les cellules innervées. Selon J. von Gerlach (1873), les fibres fines de la substance grise forment des réseaux par anastomose. Cette idée fut très généralement[...]
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Écrit par
- Jacques TAXI : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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Médias
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