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NESIMĪ (mort en 1404)

Né dans la région de Bagdad et vraisemblablement d'origine turkmène, Nesimī est un grand poète du Divan, mais surtout un poète mystique. Le rôle de cet adepte du houroufisme fut en effet fondamental pour la propagation de cette croyance en Asie Mineure. Il connut d'ailleurs une mort atroce à cause de ses vers jugés blasphématoires et hérétiques par l'orthodoxie sunnite qui ne pouvait tolérer l'expansion du houroufisme ; il fut écorché vif à Alep.

Nesimī use de trois langues : l'arabe, le persan et le turc pour composer une poésie fortement imprégnée de la doctrine houroufi, qui affirme la profonde identité de l'homme et de Dieu, l'homme étant le signe de Dieu et son visage l'écho terrestre de la beauté divine. Nesimī dit dans ses vers : « Je suis la Vérité » et encore « Je suis Dieu. » Ses principales œuvres sont recueillies dans deux divans. Le premier est écrit en persan, le second en turc et contient environ trois cents ghazel, qui présentent des formes originales propres à la littérature turque. Mais on ne peut en aucun cas dissocier l'apparent lyrisme formel des vers de leur contenu, qui se réfère aux préceptes de la secte houroufi, et qui témoigne de façon concrète de l'ardeur de la foi et du mysticisme passionné de Nesimī. Grâce à ses poésies en métrique « aruz » d'une grande perfection harmonique, Nesimī a influencé nombre de poètes dont Fuzulī. Son renom de martyr et son ascendant spirituel ont été grands dans toute l'Anatolie et en Asie centrale.

— Gayé PETEK-SALOM

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