NEUROBIOLOGIE (HISTOIRE DE LA)
Imagerie fonctionnelle du cerveau
Il est clair que ces techniques invasives ne peuvent être utilisées chez l’homme pour des raisons éthiques. Mais d’autres techniques sont employées pour étendre à l’homme les découvertes réalisées chez l’animal et pour rechercher des thérapies. Par exemple, la démonstration des neurones miroirs découverts chez le singe par des microélectrodes implantées dans le cerveau d’un animal vigile n’a pu être réalisée chez l’homme qu’avec la technique non invasive de l’imagerie cérébrale fonctionnelle.
Ces nouvelles techniques d’imagerie sont d’un emploi généralisé en sciences cognitives, mais l’interprétation des données en termes physiologiques demeure parfois délicate, en raison de limitations techniques et aussi conceptuelles. Il a cependant été possible de mettre en évidence l’activation de régions très localisées du cerveau au cours de certaines tâches spécifiques comme le langage, le calcul ou la lecture et l’activation de régions corrélées à celle du cerveau entier à très grande échelle via des « circuits neuronaux à grande échelle ».
Parmi ces circuits, le circuit de « mode par défaut » inclut le cortex préfrontal ventro-médian, le cortex cingulaire postérieur et le précuneus. On pense qu’il est impliqué dans le traitement d’informations relatives au soi. Le circuit « exécutif central » comprend notamment le cortex préfrontal dorso-latéral et le cortex pariétal postérieur, des structures responsables de facultés cognitives exécutives de niveau supérieur, le contrôle de l’attention et la mémoire de travail. Le circuit de la « pertinence » comprend le cortex insulaire antérieur, le cortex cingulaire antérieur et des structures sous-corticales impliquées dans la récompense et la motivation. Ce circuit est également impliqué dans l’orientation attentionnelle.
Ainsi la neurobiologie, par toutes ses méthodes et techniques, est-elle capable de disséquer anatomiquement et fonctionnellement le cerveau chez l’animal, et chez l’homme par des approches dont la complémentarité exige le passage par un travail chez l’animal. C’est ainsi que l’on comprendra mieux comment nos facultés cérébrales reposent sur des mécanismes neuroniques que l’on peut décomposer et, dans une certaine mesure, comprendre en termes de neurones, de circuits ou d’aires cérébrales, selon le niveau de complexité des facultés envisagées.
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Écrit par
- Jean-Gaël BARBARA : neuroscientifique, directeur de recherche CNRS
Classification
Médias