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NÉVRALGIES

Manifestations douloureuses ayant pour origine l'atteinte physique (en particulier mécanique) ou biochimique d'un nerf sensitif, les névralgies ont en principe une topographie bien définie et caractéristique : soit de l'atteinte des branches terminales du nerf, soit de son tronc principal (névralgie tronculaire) ou encore de ses racines (névralgie radiculaire). On peut donc parler de névralgie lombosacrée, de névralgie intercostale, de névralgie sciatique, de névralgies cervicales et cervicobrachiales, de névralgie occipitale. La névralgie « faciale » est plus correctement désignée du nom de névralgie du trijumeau. C'est l'une des plus fréquentes et des plus typiques ; elle consiste en des crises douloureuses paroxystiques, de caractère presque intolérable, unilatérales, qui sont souvent provoquées par la compression (parfois le contact en un point anatomique précis) ou le froid et qui tendent à s'estomper au bout de quelques jours, puis à récidiver. Il n'y a aucun trouble neurologique associé dans la forme dite essentielle (ou maladie de Trousseau) : on ne peut alors déceler aucune anomalie faciale responsable de ces accès douloureux. Dans les névralgies faciales consécutives à l'atteinte d'organes connexes du nerf, le dépistage de la lésion qui sert d'épine irritative a une grande importance : il peut s'agir de lésions dentaires, sinusiennes, nasales, ophtalmiques, auriculaires. Enfin, une tumeur comprimant la racine du trijumeau ou une sclérose en plaques peuvent engendrer un syndrome névralgique facial qu'il importe de dépister précocement. Les caractères de la douleur (hors de proportion avec les atteintes éventuellement présentées par le nerf) indiquent son origine « centrale », ce qui signifie que son point de départ réel paraît être bulbaire : des afférences modératrices inhibant ce « centre douloureux trigéminal » seraient abolies durant les crises.

On peut considérer comme névralgiques des syndromes plus diffus, intéressant un groupe de nerfs (ainsi, dans la névralgie scapulohumérale) ou même un ensemble de neurones sensitifs. En l'occurrence, on distinguera des cas où les lésions touchent les corps cellulaires de ces neurones — comme cela se produit lors de certaines infections virales (herpès, zona) — et des cas où les lésions touchent les fibres nerveuses (neuropathies carentielles, du type des polynévrites alcooliques ou de celles de l'avitaminose B1 ; neuropathies toxiques, dues à l'arsenic ou au thallium ; enfin, neuropathies par infiltration d'éléments néoplasiques).

— Didier LAVERGNE

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