NÉVROPTÉROÏDES
Planipennes
Les Planipennes sont des Insectes à ailes transparentes remarquables par l'abondance des nervures transversales et des rameaux longitudinaux qui les fragmentent parfois en une multitude de cellules. La taille des adultes est extrêmement variable et va de quelques millimètres, chez les Conioptérygidés, à sept ou huit centimètres, chez certains fourmilions ; de même leur coloration : si certaines espèces restent ternes, les chrysopes ont une couleur vert pâle tandis que les ascalaphes des pays méditerranéens ont de belles ailes jaunes tachées de noir. Cependant leur aspect général est assez uniforme, à l'exception de Drepanopteryx qui ressemble curieusement à une feuille morte légèrement abîmée sur les bords. Les larves des Planipennes sont encore plus remarquables et plus variées que les adultes. Elles sont très mobiles, de type campodéiforme, et prédatrices. Aussi leurs pièces buccales parfois démesurément allongées sont-elles adaptées à la capture des proies et à la succion. Les nombreuses coaptations qui accompagnent ces pièces buccales, l'intestin moyen, toujours clos, qui ne s'ouvre qu'à la métamorphose, les tubes de Malpighi cryptonéphridiés et leur rôle dans la sécrétion de la soie sont autant de particularités qui montrent le grand intérêt scientifique de ces curieux insectes.
Le cycle évolutif d'un type : la chrysope (Chrysopa carnea)
L'adulte est un insecte de 1,7 cm environ, aux ailes diaphanes d'un beau vert pâle et aux longues antennes mobiles, qui pénètre souvent le soir dans les habitations, attiré par les lumières. L'hivernation a lieu à l'état adulte et les individus en hivernation qu'on trouve parfois en abondance dans les greniers prennent une teinte beige rosâtre. La ponte se produit dès les premiers beaux jours et les œufs sont déposés sur les végétaux. Ils sont placés à l'extrémité d'un long pédoncule, fin comme un cheveu, sécrété par l'abdomen de la femelle. L'incubation dure une dizaine de jours et les larves qui en éclosent sont, de même que les adultes, de grands prédateurs de pucerons. Elles s'en emparent grâce à leurs pièces buccales différenciées en un puissant organe de capture des proies, très voisin de celui qu'on décrit classiquement chez le fourmilion. Ces pièces buccales sont placées en avant de la tête en position prognathe. Les mandibules et les maxilles recourbées vers l'intérieur forment deux stylets puissants, pouvant s'écarter latéralement ou se resserrer sur la proie, comme les mors d'une pince. Les maxilles formées d'une seule pièce sont dépourvues de palpe maxillaire. Au contraire, le labium n'est pas transformé et possède des palpes labiaux normaux. La mandibule et la maxille constituent un organe unique de capture et d'aspiration des sucs organiques que contiennent les proies. Elles sont toutes deux creusées d'une demi-gouttière sur toute la longueur de leur face interne ; un système de coaptation précis assure leur coalescence et l'étanchéité du tube de succion.
Particularités anatomiques
Adaptation des pièces buccales à la capture des proies
On a déjà signalé l'organe de préhension que forment les stylets buccaux de la chrysope, creusés d'un vaste canal alimentaire qui leur permet l'aspiration des sucs internes de leur proie. La perfection de ces organes est poussée fort loin et il existe, outre des muscles aspirateurs, des glandes venimeuses qui déversent leur sécrétion dans un minuscule canal qui court sur le côté de la maxille. Mais l'aspiration du liquide interne des proies est encore facilitée par la structure de la bouche (cibarium) de l'insecte qui est obturée en son milieu par une coaptation qui soude l'hypopharynx à l'épipharynx ; le tube digestif ne s'ouvre donc plus que par deux orifices latéraux qui se trouvent en rapport avec les canaux[...]
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Écrit par
- Robert GAUMONT : docteur d'État ès sciences
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