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NEW DEAL

De la politique économique à la politique sociale

Désormais, le New Deal se développe dans deux directions. En premier lieu, les mesures amorcées en 1933 sont complétées et menées à leur terme. Ainsi, la monnaie, détachée de l'or dès 1933, est dévaluée officiellement au début de 1934 : le dollar nouveau est fixé à 59,06 p. 100 de sa valeur antérieure, donc dévalué de plus d'un tiers. Pour stopper l'inflation qui aurait pu en résulter, le Silver Purchase Act (1934) triple la valeur de l'argent, mais les achats de ce métal par le Trésor sont si faibles que le dollar ne bouge plus. Les prix intérieurs remontent lentement, ce qui stimule la production et la consommation. Entre-temps, en refusant toute concession à la Conférence économique internationale de Londres (1933), Roosevelt avait clairement exprimé son choix : donner la primauté au redressement intérieur par rapport à la coopération internationale. Le New Deal était sans aucun doute d'essence nationaliste.

En second lieu, l'accent est mis davantage, à partir de 1935, sur les réformes sociales à long terme. Peut-être faut-il voir dans ce changement la réponse de Roosevelt aux attaques des démagogues, ou, plus simplement, la reconnaissance implicite des difficultés rencontrées sur le plan économique. Dans son message annuel au Congrès, en 1935, il insiste sur la justice sociale et la nécessité de diminuer la misère des « sous-privilégiés ». De là, une série de mesures que l'on désigne souvent par l'appellation de second New Deal. À l'assistance jusque-là pratiquée fait suite une politique de grands travaux, prise en charge par un nouvel organisme, la Works Progress Administration (W.P.A.), avec une dotation initiale de 1 400 millions de dollars. De 1935 à 1941, plus de deux millions de travailleurs furent embauchés par la W.P.A., pour des tâches aussi diverses que la plantation d'arbres, la rénovation des villes ou la confection de guides touristiques. Une branche spéciale, la National Youth Administration (N.Y.A.), fut consacrée à l'embauche des jeunes. En dépit de fortes oppositions, le Congrès vota la loi sur la Sécurité sociale (Social Security Act) qui établissait le principe d'une retraite pour tous les Américains âgés de plus de soixante-cinq ans et d'une assurance contre le chômage. Ni la maladie, ni l'invalidité ne faisaient partie des risques couverts, mais le gouvernement fédéral faisait un premier pas sur le terrain de la protection sociale. Enfin, la loi Wagner (du nom de son promoteur, le sénateur Robert F. Wagner, de New York) légalisait les activités syndicales en renforçant la section 7 a de la N.R.A. L'existence des conventions collectives, librement négociées, était confirmée officiellement. Les mesures discriminatoires, de la part des patrons, contre les syndicats et les syndicalistes étaient sévèrement réprimées, et la juridiction relative à tous ces cas était confiée à un Bureau national du travail (National Labor Relations Board) avec des pouvoirs étendus. Désormais, le syndicalisme se développe sans entraves. Une opposition se fait jour dans la très conservatrice American Federation of Labor (A.F.L.) et donne naissance, en 1935, sous la vigoureuse impulsion de John Lewis, président de la fédération des mineurs, à une nouvelle centrale syndicale, le Congress of Industrial Organizations (C.I.O.), qui s'érige en fédération autonome en 1938.

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris

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Krach de 1929 - crédits : Fox Photos/ Getty Images

Krach de 1929

Crise de 1929 - crédits : The Image Bank

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