NEW ORLEANS ou NOUVELLE-ORLÉANS STYLE
Connu grâce à des enregistrements de musiciens louisianais à Chicago pendant les années 1920, ce style est caractérisé par une structure orchestrale, issue des fanfares, qui utilise l'improvisation collective.
Le style New Orleans, ou Nouvelle-Orléans, ou néo-orléanais – on dit aussi parfois le vieux style, ou le style traditionnel – représente un courant musical majeur. Il ne s'agit pas, cependant, du premier style de jazz puisqu'il est issu du ragtime, sorte de « jazz primitif » qui commence à exister à La Nouvelle-Orléans vers 1890. Le jazz est donc né avant 1900, même si le mot « jazz » n'apparaît pas avant 1910.
L'appellation New Orleans est pratique mais trompeuse : à l'époque, dans la Cité du Croissant – surnom de La Nouvelle-Orléans –, les musiciens jouent en réalité toutes sortes de musiques, bien différentes et souvent très éloignées du jazz. Et l'on y entend, aujourd'hui encore, des musiques des plus variées. De plus, le style néo-orléanais a également été pratiqué dans bien d'autres villes des États-Unis, Chicago, Kansas City, New York, notamment. On établit quelquefois une distinction entre ce style et le dixieland, ce dernier s'appliquant de préférence à une musique jouée principalement par des Blancs issus de l'école de Chicago.
Les prémices d'un style
La musique de style New Orleans est, à l'origine, un art collectif véritablement populaire, un jazz de proximité, festif, né dans la rue, pratiqué par des orchestres ambulants qui défilent en dansant à la moindre occasion. Ses véritables créateurs sont, pour la plupart, des musiciens autodidactes, qui se soucient fort peu de lire et encore moins d'écrire des partitions, et qui rejouent, par conséquent, d'instinct ou d'oreille, les musiques les plus diverses (work songs, spirituals, hymnes et cantiques, bluesfolk, chants du folklore anglais, danses espagnoles...), y compris celles des brass bands et des orchestres de danse plus policés. Avec l'influence du ragtime, l'antiacadémisme de principe de ces musiciens va être la source de déformations ou, plutôt, de re-créations jubilatoires : les marches prussiennes ou françaises sont bien là, mais joyeusement démilitarisées.
L'orchestre original se compose d'un ensemble mélodique : un ou deux cornets, pour exposer et paraphraser les mélodies (la trompette, instrument plus « noble », sera d'abord réservée aux Blancs), une clarinette, dont la tessiture étendue permet de dessiner une sorte de contrepoint dans l'aigu mais aussi, dans le registre grave, un trombone, pour assurer une partie de basse plus ou moins simpliste. Dans le style pur, le saxophone (à l'exception du soprano) est rarement utilisé, sauf à Chicago. À ces instruments se trouve ajoutée, pour marquer le tempo, une section rythmique : banjo ou guitare, basse à vent (tuba) ou à cordes, caisse claire et grosse caisse. Les cymbales, très primitives à l'époque, sont rares.
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Écrit par
- Jean-Louis CHAUTEMPS : saxophoniste, flutiste, compositeur et écrivain
Classification
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