NEW YORK
La vie politique et l'aménagement urbain
La gestion municipale
La vie politique de la ville s'organise à partir d'une charte. Le maire est élu directement par l'ensemble de la population, et les 51 conseillers municipaux par les habitants des cinq arrondissements. La City Planning Commission dépend du Bureau du maire. Composée de treize personnes, dont sept sont désignées par le maire, une par le président du conseil municipal et cinq par chacun des présidents des boroughs, elle décide de l'octroi des permis de construire ainsi que de l'organisation et du suivi des séances publiques. La ville a mis au point, au début des années 1970, un processus de décision qui exige la participation des comités des 59 quartiers de la ville (community districts). Une étude menée en 1996 a démontré l'efficacité de cette procédure, qui réussit à prendre en compte les intérêts des habitants ainsi que ceux des firmes multinationales : la City Planning Commission entérine chaque année plus de 90 % du millier de recommandations émis par les comités de quartier.
La ville de New York a vu se multiplier, depuis les années 1990, les business improvement districts (BID). Un BID correspond à un territoire dont la gestion (propreté et sécurité) est assurée par un partenariat public-privé.
L'urbanisme
On peut parler d'une véritable politique d'urbanisme à New York à partir de la fin des années 1910. En effet, le 25 juillet 1916 est adopté le premier plan d'aménagement (Comprehensive Zoning Ordinance), qui a résulté d'une alliance entre techniciens municipaux, hommes d'affaires et promoteurs en vue de maîtriser l'urbanisation et de protéger la propriété privée, tout en limitant la hauteur et le volume des bâtiments et en préservant les fonctions de chacun des quartiers. À la fin des années 1920, la fondation Russell Sage a financé l'étude et la promotion d'un plan d'urbanisme allant jusqu'à l'horizon 1965, un document officiel qui a permis de planifier la construction d'infrastructures. Les années 1950-1960 furent dominées par le recours au bulldozer afin de supprimer les taudis (slum clearance) et par la création de grands ensembles. Le bâtiment de la gare Pennsylvania Station a ainsi disparu en 1963, mais ce drame a permis le vote de la loi en faveur de la préservation historique (Landmark Preservation Law de 1965). Aujourd'hui, des milliers de bâtiments sont préservés et plusieurs dizaines de quartiers historiques répertoriés.
La politique urbaine consiste à engager des opérations de préservation et de réhabilitation du cadre bâti tout en favorisant la construction de nouveaux bâtiments. New York est certainement la première ville au monde à s'être lancée dans l'expérience des lofts, la transformation d'anciens bâtiments industriels en logements pour artistes, intellectuels, yuppies (youngurbanprofessionals) et bobos, notamment dans le sud de Manhattan. On parle alors de « gentrification ». Les déplacements successifs des galeries d'art illustrent également ce mouvement. La grande majorité des logements de New York sont habités par des locataires.
La politique sociale de la ville
New York doit compter avec une population grandissante de sans-abri (homeless people). En 2017, environ 129 000 d’entre eux, dont 45 000 enfants, n’ont trouvé refuge que dans des centres gérés par la ville ou des bâtiments appartenant à des fondations religieuses (contre 35 000 dix ans plus tôt). Au début de la décennie 1980, l'État de New York obligea la ville à prendre en charge ce problème social, mais la construction de ces équipements de 200 à 300 lits se heurta rapidement à l'opposition de nombreux quartiers, qui refusaient de les accueillir. On a alors parlé du syndrome NIMBY (not in mybackyard). Aujourd'hui, le borough[...]
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Écrit par
- Cynthia GHORRA-GOBIN : directrice de recherche émérite au CNRS-CREDA, université Sorbonne Nouvelle, Paris, professeur à l'institut des hautes études de l'Amérique latine, Paris
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Médias
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