- 1. La première ère du spatial
- 2. Une évolution du spatial au début des années 2000
- 3. NewSpace, un nouvel « écosystème » pour le spatial
- 4. Des coûts réduits pour les lancements et les satellites
- 5. De nouveaux types de satellites
- 6. Les grandes constellations de satellites
- 7. Vers une pollution et un nombre critique de satellites en orbite
- 8. Des perspectives préoccupantes pour l’astronomie
- 9. La nécessité d’une régulation internationale
- 10. Bibliographie
- 11. Sites internet
NEWSPACE
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Le terme NewSpace désigne l’ère dans laquelle est entré le domaine spatial depuis le début des années 2000. Il se caractérise par le nombre croissant d’entreprises privées mues par des objectifs commerciaux propres, même si le rôle des États reste encore toutefois essentiel pour atténuer les risques financiers les plus importants. L’évolution de ce secteur est marquée par plusieurs faits majeurs : la baisse des coûts de lancement grâce à l’emploi de lanceurs réutilisables favorisant le développement de grandes constellations de satellites en orbite basse ; l’arrivée sur le marché de mini-lanceurs pour des charges utiles de faible volume ; l’achat de services spatiaux par les États à des sociétés commerciales ; l’émergence de nouvelles entreprises du spatial réalisant des infrastructures ou offrant des solutions pour le retour des missions sur la Lune.
Cette effervescence du secteur spatial, engendrant de nouveaux modèles économiques, n’est pas sans conséquences négatives. On peut citer, par exemple, la « surpopulation » des satellites en orbite basse, qui fait craindre des collisions en chaîne, la dégradation des observations astronomiques depuis le sol et les possibles impacts sur le climat. Une initiative internationale apparaît de plus en plus nécessaire pour réguler les activités spatiales.
La première ère du spatial
L’humanité entre dans l’ère du spatial quand l’Union soviétique met en orbite le premier satellite artificiel, Spoutnik-1, en 1957, puis envoie le premier homme dans l’espace, Iouri Gagarine, en 1961. Cette décennie se termine en apothéose avec le premier pas de l’Américain Neil Armstrong sur la Lune en 1969. Jusqu’au début des années 2000, seuls l’Union soviétique – puis la Russie – et les États-Unis sont capables de tels exploits spatiaux, huit pays ayant alors envoyé des satellites dans l’espace. Le modèle économique standard est le financement de lanceurs par les États spatiaux permettant de placer des satellites et des hommes dans l’espace. Ces fusées sont aussi bien utilisées pour la mise en orbite de satellites d’intérêt stratégique que scientifique. Les États-Unis envoient leur premier satellite Explorer-1 en 1958, et la France Astérix en 1965. La motivation de ces pays précurseurs est alors essentiellement de faire la démonstration de leur capacité spatiale à des fins stratégiques.
L’intérêt commercial des satellites de télécommunications ne tarde toutefois pas à être perçu. Le premier, Telstar-1, est mis en orbite en 1962. Financé par des fonds privés américains, il constitue une brique expérimentale d’Intelsat, première constellation de satellites commerciaux, à partir de 1965. Intelsat est à l’origine un consortium intergouvernemental, l’International Telecommunications Satellite Consortium,comprenant onze pays. Les satellites scientifiques permettent de découvrir notre planète depuis l’espace et le système solaire. Ces observations marquent une rupture dans la relation de l’humanité avec son environnement qu’avait précédée le développement de l’aérostation et de l’aéronautique, sans toutefois pouvoir dépasser la barrière des 100 kilomètres d’altitude qui marque la limite de l’espace extra-atmosphérique (ligne de Kármán). Ce premier franchissement est réalisé en 1944 avec une fusée développée pour l’Allemagne nazie par Wernher von Braun (1912-1977) qui prendra par la suite la tête du programme spatial américain. Les satellites de télécommunications font basculer le monde dans la communication planétaire en direct et deviennent un élément essentiel de la société culturelle telle que nous la connaissons.
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Écrit par
- Guy PERRIN : astronome à l'Observatoire de Paris, membre de l'Académie des sciences
Classification
Médias