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NIAMEY

Niger : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Niger : carte administrative

L'origine de Niamey est incertaine : village de pêcheurs songhaï pour certains, village d'agriculteurs zarmas, maouris et peuls pour d'autres. Sa situation d'étape fluviale et sa proximité d'un gros marché poussèrent les Français à en faire un chef-lieu administratif en 1903 (1 800 habitants en 1905) et, en même temps, le centre du gouvernement territorial jusqu'au 1er janvier 1911, date où Zinder lui fut préférée car plus centrale. Le décret du 28 décembre 1926 rétablit Niamey comme siège du gouverneur, la ville étant mieux située par rapport aux régions les plus peuplées et riches du Niger. Elle devint la capitale de la Colonie du Niger créée par le décret du 13 octobre 1922.

Sa croissance, qui tarda longtemps à s'affirmer (7 500 habitants en 1945), s'amorça après l'indépendance grâce à ses fonctions politiques et administratives (30 000 habitants en 1960, 70 000 en 1970). Elle s'accéléra sous l'effet du « boom » de l'uranium (1976-1983) dont les retombées financières la dotèrent d'infrastructures modernes, et lors des sécheresses de 1973-1974 puis de 1984-1985 qui provoquèrent un afflux massif de réfugiés fuyant la famine, agriculteurs et pasteurs sans récolte ni troupeau (400 000 hab. en 1986). Depuis lors, sa population a plus que doublé : elle est d'environ 925 000 habitants en 2007, en raison d'un rythme de croissance de 4,5 p. 100 par an. Ce croît élevé s'explique par un fort taux d'accroissement naturel (54 p. 100 des Niaméens ont moins de vingt ans) et un exode rural soutenu.

Peuplée désormais de tous les groupes ethnolinguistiques du pays, sa morphologie a été bouleversée par sa démographie galopante, qui a pris de court toute planification de son extension. De bourgade, la Communauté urbaine de Niamey (24 000 km2) constituée le 24 novembre 1988 est devenue une capitale polycentrée, dont la partie administrative et les zones résidentielles se distinguent du centre-ville dédié au commerce (grand marché) et plus encore des quartiers d'habitat africain (Sabon Gari, Boukoki, Talladjé, Foulankoira, Lazaret) aux logements surpeuplés dont la moitié environ sont précaires. Dès les années 1980, son urbanisation s'est étendue à la rive droite du Niger constituée de plaines (quartiers Gaweye et Karadjé). En périphérie de ces « deux villes » reliées par l'unique pont Kennedy, des populations démunies ont spontanément édifié des zones d'habitat temporaire très denses.

Ville de fonctionnaires, Niamey est aussi la capitale économique du Niger, accueillant le siège des entreprises nationales et de quelques industries. Son économie est caractérisée par l'hypertrophie du secteur informel (artisanat, petite industrie, commerces, services) qui ne parvient cependant pas à enrayer le chômage, car le dynamisme démographique ne s'est pas accompagné d'une croissance économique suffisante. Les compressions de personnel opérées depuis les années 1980 à la fois dans l'administration et l'industrie ont aggravé cette situation, qui s'est traduite par une forte précarité des ménages, 42 p. 100 vivant sous le seuil de pauvreté depuis lors. Niamey est enfin un nœud de communications, un réseau de pistes la reliant à son arrière-pays rural auquel elle demeure très liée, et des routes goudronnées au reste du pays, au Burkina Faso et au Mali.

Le budget de la ville ne permet pas aux pouvoirs publics de doter celle-ci des infrastructures nécessaires ni même de gérer l'existant (voirie, assainissement, évacuation des ordures ménagères, etc.). Niamey apparaît comme l'exemple classique d'un centre urbain colonial devenu une véritable métropole africaine confrontée à des difficultés économiques (chômage persistant, spéculation foncière) et sociales (misère, insécurité grandissante).[...]

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    ...2) et un département de Maradi agricole (61 habitants/km2). Enfin, si cette population demeure rurale (83,7 %), le Niger compte quelques villes : Niamey, la capitale, comptait 710 000 habitants lors du dernier recensement (2001), Zinder (170 000 hab.), Maradi (150 000 hab.), Agadez (80 000 hab.),...