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NOLTE NICK (1941- )

Nicholas Nolte est né le 8 février 1941 à Omaha, dans le Nebraska. Grâce à ses capacités sportives, il obtient des bourses d'études qui lui permettent de fréquenter divers collèges et universités avec l'espoir de devenir footballeur professionnel. Quand il se découvre une vocation d'acteur, il étudie l'art dramatique au Pasadena City College avant de faire ses débuts sur les planches au Pasadena Playhouse, puis d'intégrer la troupe de l'Actors Inner Circle de Phoenix, en Arizona. Pendant une dizaine d'années, il se produit dans tout l'Ouest, de Chicago à Denver, de Minneapolis à Los Angeles. En 1969, il fait une première apparition à la télévision dans un épisode de la série « Disneyland ». Il n'y revient qu'en 1972, où, après avoir tenu de petits rôles dans une dizaine d'épisodes de séries et une demi-douzaine de téléfilms, il obtient, en 1976, l'un des deux premiers rôles masculins de la mini-série « Rich Man, Poor Man » (« Le Riche et le pauvre »), dans laquelle son interprétation attire l'attention sur lui. Si bien que le cinéma, où il avait fait une brève incursion, non créditée, dans DirtyLittle Billy (Billy le cave) de Stan Dragoti (1972), s'intéresse enfin à lui.

Nick Nolte débute sur le grand écran dans un film d'aventure maritime, The Deep (Les Grands Fonds, 1977) de Peter Yates. Son physique, athlétique et viril, semble le prédestiner aux rôles de héros positifs dans des films d'action ; il a d'ailleurs été envisagé pour interpréter Han Solo, Clark Kent et Indiana Jones. Contre toute attente, s'il interprète dans son film suivant, Who'll Stop the Rain (Les Guerriers de l'enfer, 1978) de Karel Reisz, un professionnel du maniement des armes à feu capable de prouesses physiques, il s'agit d'un ancien combattant du Vietnam qui, traumatisé, se lance dans une aventure suicidaire.

D'emblée, Nick Nolte s'impose comme un des meilleurs acteurs de sa génération et détermine le type des personnages qu'il aime interpréter : des êtres complexes, apparemment sûrs d'eux mais doutant, appartenant semble-t-il à la normalité mais non conformistes, généralement forts mais meurtris, désillusionnés : le footballeur de North Dallas Forty (1979) de Ted Kotcheff, le Neal Cassady, inspirateur du Dean Moriarty de Sur la route de Jack Kerouac, de Heartbeat (1980) de John Byrum, le flic rétif de 48 Hrs. (48 Heures, 1982) de Walter Hill, le reporter photographe de Under Fire (1983) de Roger Spottiswoode, le peintre manipulateur de Life Lesson (1989) de Martin Scorsese, le chef de guerre de Farewell to the King (L'Adieu au roi, 1989) de John Milius et le policier corrompu de Q & A (Contre-enquête, 1990) de Sidney Lumet.

En 1991, Nick Nolte obtient le Golden Globe Award et est cité pour l'oscar pour son interprétation dans Prince of Tides (Le Prince des marées) de Barbra Streisand. Cette consécration tardive n'entraîne cependant aucune modification dans une carrière que l'acteur continue de mener avec une exceptionnelle rigueur dans le choix de ses rôles, des films, généralement « difficiles », et des réalisateurs, souvent à la marge. Son souci semble avant tout être de changer de registre, comme en témoignent Lorenzo'sOil (Lorenzo, 1992) de George Miller, Jefferson in Paris (Jefferson à Paris ; 1995) de James Ivory, U-Turn (1997) de Oliver Stone, Affliction (1998) de Paul Schrader, qui lui vaut une citation pour l'oscar, The ThinRed Line (La Ligne rouge, 1998) de Terrence Malick, Investigating Sexe (2001) d'Alan Rudolph, duquel il est aussi producteur, Hotel Rwanda (2004) de Terry George, ou encore Parker (2013) de Taylor Hackford.

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

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