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EKK NICOLAS (1902-1976)

Bien qu'il ait signé une demi-douzaine de films, pour la plupart inconnus en France, le nom de Nicolas Ekk, cinéaste soviétique formé par Meyerhold et Eisenstein, reste attaché à un seul titre : Le Chemin de la vie (Putievka v žizn, 1931). L'œuvre s'inspire librement des principes que développera par la suite Anton Makarenko dans son célèbre Poème pédagogique. Elle nous plonge dans les milieux de l'enfance délinquante et vise naturellement à affirmer la toute-puissance de l'éducation — marxiste-léniniste — sur les natures les plus rétives. Des gavroches ukrainiens sortis de la pègre la plus misérable s'y accomplissent dans une sorte de frénésie collective, bruyante et déchirée. L'humour n'est pas absent de cette fresque colorée, qui nous montre comment de petits voleurs à l'étalage, intelligemment pris en main, peuvent devenir d'authentiques héros de la cause socialiste.

La force du film vient de ce que la thèse, qui n'est pas exempte de naïvetés, est portée d'un bout à l'autre par un souffle épique saisissant, culminant dans la séquence de l'arrivée de la locomotive sur laquelle repose le corps sans vie de l'adolescent victime de son idéal. Le lyrisme prend le relais de l'authenticité documentaire. Pour tourner ce film, le meilleur de tous ceux consacrés à la délinquance juvénile, Nicolas Ekk vécut, plusieurs mois durant, avec son équipe dans un centre de rééducation.

— Claude BEYLIE

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur émérite à l'université de Paris-I, historien du cinéma

Classification

Autres références

  • RUSSE CINÉMA

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    • 10 135 mots
    • 6 médias
    ...limogeage, l'absence d'Eisenstein, le suicide de Maïakovski correspondent à un premier coup d'arrêt donné aux avant-gardes, au cinéma comme ailleurs. Le premier film parlant soviétique est Le Chemin de la vie de Nikolai Ekk (1931), produit par Mejrabpom. La conversion au sonore est plus longue que dans...