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GOMBERT NICOLAS (1500 env.-env. 1556)

Contemporain de Clemens non Papa et de Willaert. L'œuvre de Gombert se situe entre celle de Josquin, son maître, dont il célébra la mort par un motet à six voix (Musae Jovis), et celle de Lassus. Gombert est certainement le plus grand musicien de sa génération ; il a, le premier, conduit à son apogée ce « style imitatif syntaxique » (selon l'expression de Charles van den Borren) que ses contemporains ont tous suivi. En 1526, il est chantre de l'empereur Charles Quint, puis, de 1529 à 1540, maître des enfants de chœur de la cour impériale, « la plus complète et la plus excellente chapelle de la chrétienté », aux dires de l'ambassadeur vénitien. Il suit les déplacements de la cour en Espagne (1537), en Autriche, en Italie et en Allemagne. En 1534, il est nommé chanoine prébendé de la cathédrale de Tournai où il occupe les fonctions de maître de chapelle. Ses œuvres comportent notamment : environ cent soixante motets de quatre à douze voix, huit magnificat, dix messes de deux à six voix, et de nombreuses chansons de deux à huit voix. Au sujet des chansons, les avis divergent : G. Dottin lui en attribue quarante et une, N. Bridgman, soixante, F. Lesure plus de cent, en constatant que « la chanson tient une place importante dans son œuvre » ; il les écrit parfois en canon triple (En l'ombre d'un buissonnet) ou quadruple (Qui ne l'aimerait ?), ce qui l'éloigne nettement du style parisien en honneur (Sermisy, Janequin), qu'il retrouve cependant, par exemple, dans la clarté de ses cadences.

Toutefois, son style personnel s'affirme le mieux dans le motet, à travers la technique de l'imitation, l'art d'éviter les pauses et les cadences trop fréquentes. Il écrivait encore selon le principe de textes différents superposés : ainsi le Motet à la Vierge où il fait chanter simultanément quatre antiennes, Alma Redemptoris, Inviolata, Ave Regina, Salve Regina (le concile de Trente réprimera de tels procédés). Deux de ses messes sont conduites sur un cantus firmus à l'antique ; les autres messes ont recours à la technique de la messe-parodie. On connaît de nombreuses transcriptions pour luth ou vihuela de motets ou de chansons.

— Pierre-Paul LACAS

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Écrit par

  • : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien

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