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NICOLAS Ier PETROVIČ NJEGOŠ (1841-1921) prince (1860-1910) puis roi du Monténégro (1910-1918)

Nicolas I<sup>er</sup> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Nicolas Ier

La petite principauté serbe du Monténégro était gouvernée, depuis 1697, par la famille Petrovič Njegoš : l'évêque était élu prince par l'assemblée populaire et la dignité princière passait de l'oncle au neveu. En 1851, Danilo II refuse le statut d'évêque et convertit le Monténégro en une principauté laïque. Assassiné en 1860, il a pour successeur son neveu Nicolas, qui règnera jusqu'en 1918. En 1876, Nicolas mène ses guerriers au secours des insurgés d'Herzégovine : le Congrès de Berlin en 1878 double la superficie de la principauté et reconnaît son indépendance complète. Le pays connaîtra la paix pendant trente ans et Nicolas qui règne en autocrate va tenter de le moderniser : il y fait construire quelques routes, développe l'enseignement, publie un Code civil et crée une petite armée permanente. Il réussit surtout à bien marier ses nombreuses filles (deux d'entre elles épousent des grands-ducs russes, une autre Pierre Karagjorgjevič et la princesse Hélène le futur roi d'Italie), aussi la position diplomatique de la petite principauté est-elle très forte et Nicolas Ier se proclame roi en 1910. Pourtant, le contraste entre la richesse du prince et la pauvreté des sujets provoque des tensions que l'octroi d'une constitution, en 1905, ne contribue guère à réduire. Un mouvement réclame l'union avec la Serbie. En 1907, le gouvernement serbe est même accusé d'avoir monté un complot contre Nicolas. La première guerre balkanique réconciliera les deux États serbes. En 1913, ils ont une frontière commune et l'on entreprendra même des discussions pour réaliser l'union. En 1914, Nicolas se rangera aux côtés de la Serbie. Le pays est envahi par l'armée autrichienne au cours de l'hiver 1915-1916 et le roi s'enfuit en Italie, puis s'installe en France. L'Assemblée nationale, réunie à Podgorica, le 26 novembre 1918, proclamera la déchéance du roi Nicolas et l'absorption par le royaume de Serbie. Les protestations du vieux souverain ne serviront à rien et les Alliés reconnaîtront le fait accompli ; Nicolas Ier terminera son règne en exil.

— Jean BÉRENGER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Nicolas I<sup>er</sup> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Nicolas Ier

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  • MONTÉNÉGRO

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    Cette tâche incombe à son neveuNikola qui, pendant presque soixante ans (1860-1918), va parachever et dépasser l'œuvre de ces prédécesseurs. Il faut attendre le traité de Berlin (juin 1878) pour que Nikola réussisse, après la fructueuse campagne de ses troupes dans la guerre de 1876-1878 contre l'Empire...