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SAUSSURE NICOLAS THÉODORE DE (1767-1845)

Chimiste et physiologiste suisse, d'origine française, qui appliqua le premier la méthode expérimentale à l'étude de la respiration et de la nutrition végétale. Nicolas de Saussure accompagne très jeune son père, Horace Bénédict de Saussure, dans ses voyages et participe à ses travaux. Nommé professeur de minéralogie et de zoologie à Genève en 1802, il s'occupe peu de l'enseignement pour se consacrer à ses travaux de physique (il mesure la densité de l'air à diverses altitudes) et de physiologie végétale. Quand, en 1804, il publie ses Recherches chimiques sur la végétation, la nutrition des plantes est très mal connue. En effet, certains pensent que les plantes n'ont besoin pour vivre que d'eau et d'air atmosphérique. D'autres, tel Bonnet, estiment que les sels minéraux trouvés dans les tissus végétaux sont le résultat d'une transmutation de l'eau provoquée par une « force vitale ». Enfin, les défenseurs farouches de la théorie de l'humus n'hésitent pas à affirmer que les plantes puisent directement dans le sol une nourriture toute préparée, conception bien aristotélicienne. Les travaux de Saussure eurent le mérite de clarifier la situation et de discréditer la théorie de l'humus et celle de la transmutation. Il démontre, d'une part, que la plante puise les sels minéraux dissous dans la terre, d'autre part, que ces derniers jouent un rôle essentiel puisqu'il est possible de faire pousser des plantes sur un milieu artificiel inorganique. En outre, Saussure corrige les résultats de Senebier en établissant que c'est le carbone de l'anhydride carbonique atmosphérique qui est assimilé par la plante. Cette assimilation s'accompagne d'un dégagement d'oxygène (dont le volume est égal à celui du CO2 absorbé), qui provient de la décomposition du gaz carbonique (en réalité l'origine de l'oxygène dégagé est l'eau), et d'un gain de poids pour la plante. Il confirme, d'autre part, que, parallèlement à cette fixation, la plante « inspire et expire » de l'oxygène durant le jour, tandis que la nuit seule l'« inspiration » de l'oxygène persiste. Enfin, il constate que la partie aérienne des plantes vertes ne fixe pas l'azote atmosphérique ; à l'égard de l'azote, les plantes dépendent donc du sol. En chimie organique, il donne la composition de l'alcool et celle de l'éther sulfurique (1814), la décomposition de l'amidon en glucose (1818).

— Jacqueline BROSSOLLET

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