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WERTH NICOLAS (1950- )

Nicolas Werth - crédits : H. Perrot/ Festival international du film d'histoire

Nicolas Werth

À l’avant-scène du renouveau historiographique de l’URSS lié à la disparition de cet État et à l’ouverture de ses archives, Nicolas Werth s’est imposé comme l’un des historiens majeurs du xxe siècle soviétique. C’est au pan le plus sombre de cette histoire, celui du système de répression stalinien, qu’il a consacré la majeure part de ses travaux. Chercheur passionné, mais aussi passeur de mémoire, fin pédagogue dans l’explicitation d’une histoire tragique et complexe, son engagement fait œuvre pour replacer l’expérience soviétique au cœur de la conscience historique européenne.

Parcours tricolore sur fond rouge

De la communale à l’École normale supérieure, en passant par le lycée Henri IV, Nicolas Werth témoigne, en même temps que d’une vocation précoce pour l’histoire – il est agrégé à l’âge de vingt-trois ans –, d’une trajectoire d’excellence à la française. Ses années de formation, qu’il se remémore non sans humour en disant avoir eu « tous ses vaccins », signalent un esprit brillant, tout en reflétant un itinéraire relativement classique dans les classes supérieures de la société française. Mais le milieu familial dans lequel a grandi Nicolas Werth est loin d’avoir été classique. Sa mère, britannique, et son père, russe issu d’une famille réfugiée au Royaume-Uni après la révolution, se sont connus en URSS où Alexandre Werth avait passé toute la guerre comme correspondant de presse. Arrivés à Paris peu avant la naissance de leur fils, les Werth conserveront de ces années moscovites un intérêt majeur pour l’URSS, concrétisé par plusieurs essais et ouvrages d’Alexandre Werth. Nicolas, pour sa part, y acquerra une familiarité avec le monde soviétique si présent au cœur de l’univers familial. Les années d’enfance et de formation du futur historien sont ainsi partagées entre deux sphères étrangères l’une à l’autre qui semblent avoir cohabité en complémentarité, l’éducation républicaine ayant fourni la méthode et les outils pour aborder le xxe siècle rouge, objet d’une passion héritée, mais aussi reconfigurée par ce goût de l’archive, que Nicolas Werth a précocement manifesté.

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Écrit par

  • : chercheur au C.N.R.S., directrice du Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (C.N.R.S. - École des hautes études en sciences sociales)

Classification

Média

Nicolas Werth - crédits : H. Perrot/ Festival international du film d'histoire

Nicolas Werth