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NICOLAS ZIMMERLIN dit NICOLAS DE HAGUENAU (entre 1440 et 1445-av. 1538)

Issu d'une famille de menuisiers et de sculpteurs sur bois, Nicolas de Haguenau acquit en 1493 le titre de bourgeois de Strasbourg, où sa présence est encore attestée en 1526. De 1493-1494 date le tombeau, aux vestiges assez médiocres, de l'évêque de Strasbourg Albrecht von Pfalz-Morbach, érigé dans la chapelle de la Vierge à la collégiale de Saverne. En 1496, les comptes signalent l'exécution, en collaboration avec l'un de ses frères, d'un retable pour la collégiale de Waldkirch, qui a disparu. Un renseignement semblable, portant sur l'année 1501, concerne la participation de ses frères Guy et Paul à l'exécution du retable du maître-autel de la cathédrale de Strasbourg, disparu lui aussi, mais dont une gravure d'Isaac Brunn, de 1617, conserve l'aspect. L'un des volets de ce retable portait la signature : Niclaus v. Hagen(au). De cet ensemble, le haut-relief de la prédelle, La Déploration du Christ, subsiste encore au collège Saint-Étienne de Strasbourg, ainsi que, probablement, deux bustes de donateurs accoudés, conservés au musée de l'Œuvre Notre-Dame, provenant du couvent de Saint-Marc qui, à Strasbourg, avait recueilli les œuvres évacuées par la Réforme. C'est une œuvre de qualité plus médiocre qui est consignée en 1506 : le retable de Virneburg, qui porte le nom de Nicolaus von Hagnow et la date, alors que, de 1510 à 1515, lui reviennent les importantes sculptures du retable des antonites d'Issenheim (dont Mathis Nithardt [Grünewald] assura la peinture des volets et de la prédelle), saint Antoine, les Apôtres et des figures de donateurs. Cette œuvre somptueuse est animée d'une verve pittoresque. La Crucifixion pour Saint-Georges de Sélestat, dont cette ville conserve le chef, doit sans doute lui être attribuée.

L'art de Nicolas de Haguenau découle directement de celui de Nicolas Gerhaert de Leyde dont il adopte le type des bustes accoudés et poursuit la recherche de réalisme avec une insistance particulière, qui le conduit parfois aux limites de la caricature.

— Victor BEYER

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Écrit par

  • : conservateur en chef du département des Sculptures au musée du Louvre

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