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NIELLAGE ou NIELLURE

Le nielle est une substance noire constituée de sulfure d'argent et de boraxe auxquels on ajoute parfois du plomb et du cuivre. On l'utilise pour incruster certains métaux. On nielle en général l'or, l'argent ou le cuivre (l'argent pouvant être doré ensuite). Les motifs et les traits destinés à être remplis de nielle sont préalablement creusés dans la pièce de métal, puis remplis de la pâte de sulfure d'argent et portés au feu pour faire fondre le nielle. Une fois refroidie et durcie, la surface niellée est polie pour l'amener au même niveau que celui du métal. Le résultat obtenu joue ainsi sur le contraste du noir brillant et du métal blanc ou jaune. On a essayé d'obtenir le même effet avec d'autres techniques. L'émail de niellure, par exemple, consiste à remplir les creux d'émail bleu foncé en laissant des réserves de métal. La fausse niellure est une technique moderne consistant à recouvrir entièrement une plaque de métal avec du sulfure d'argent et à gratter les traits ou surfaces qui doivent garder leur aspect métallique.

La technique de la niellure est fort ancienne. Les Romains la désignaient aussi sous le nom d'émail. À partir du xiiie siècle, la niellure, technique luxueuse et délicate, est fréquemment employée pour les objets précieux (objets de culte, vaisselle). Le nielle est à l'origine de la gravure à la taille douce. En effet, si l'on remplace le nielle par de l'encre d'imprimerie, on peut tirer une épreuve sur du papier, du tissu, etc. À partir du xviie siècle, le nielle n'est plus guère employé que dans les pays orientaux ou en Russie ; il retrouvera une certaine faveur au cours du xixe siècle.

— Catherine ARMINJON

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Écrit par

  • : conservateur de l'Inventaire, responsable des Objets mobiliers à l'Inventaire général

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