NIGERIA
Nom officiel | République fédérale du Nigeria (NG) |
Chef de l'État et du gouvernement | Bola Ahmed Tinubu (depuis le 29 mai 2023) |
Capitale | Abuja |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Naira (NGN) |
Population (estim.) |
228 181 000 (2024) |
Superficie |
923 768 km²
|
Le peuplement
Le Nigeria est l'État le plus peuplé du continent et l'un de ceux dont le taux d' urbanisation est le plus élevé (47,8 % en 2015). Les statistiques démographiques disponibles ne fournissent qu'une image imprécise de cette réalité du fait de la politisation des enjeux des quatre recensements (1962-1963, 1973, 1991 et 2006) organisés depuis l'indépendance. Afin de tenter d'atténuer le caractère sensible des données collectées lors des deux derniers recensements, les questions relatives à l'appartenance ethnique et religieuse ont été omises. Les données recueillies n'en conservent pas moins des incidences aussi bien politico-administratives (nombre de sièges dans les assemblées fédérales et les États, création de nouveaux États et collectivités locales, quotas de recrutement dans les administrations) que financières (prise en compte de la population des États par la clé de répartition des revenus de la Fédération). La population nigériane est estimée à 181,5 millions d'habitants en 2015. Les zones les plus peuplées sont situées dans le Nord (Kano, Zaria et Jos), le Sud-Est (Enugu, Port Harcourt, Calabar) et l'Ouest (Lagos, Abéokouta, Ibadan, Benin City). Les régions du plateau central, du bassin du lac Tchad, du delta du Niger et du bassin de la Cross River sont à l'inverse faiblement peuplées. En 2013, on considérait que 3,2 millions de Nigérians vivaient avec le virus du sida et 174 000 Nigérians sont morts du sida ou de ses effets en 2014.
Le Nigeria compte plus de deux cents groupes ethniques. Sur la base de la classification des langues africaines établie par Joseph Harold Greenberg, trois cent quatre-vingt-quinze langues distinctes ont été répertoriées. Un peu plus de la moitié de la population nigériane vivrait dans les États du Nord et dans le Territoire de la capitale fédérale (FCT). Trois conglomérats ethnoculturels prédominent. On estime qu’au nord, les Peuls et les Haoussas représenteraient 29 % de la population nigériane ; à l'est, les Ibo compteraient pour 18 % de la population totale de la Fédération, tandis qu'à l'ouest, les Yorouba en formeraient 21 %. Le quart restant de la population du Nigeria est formé de minorités, une mosaïque de populations dont les principales composantes sont les Ijaw (10 %), les Kanouri (4 %) et les Tiv (2,5 %).
Les clivages religieux ne recouvrent qu'imparfaitement la dichotomie entre régions situées au nord ou au sud du confluent du Niger et de la Bénoué. En 1963, 47 % des Nigérians se disaient musulmans (72 % dans le nord du pays et 43 % dans l'ouest du pays), tandis que le christianisme occupait une place prépondérante dans l'Est (77 %). En 2015, on estime que 40 % des Nigérians pratiquent l'islam, la part du christianisme et des religions traditionnelles étant respectivement de 40 % et de 10 %.
L'arrivée de l'islam dans le nord du Nigeria remonte au ixe siècle ; aux xive et xve siècles, le développement du commerce transsaharien et la venue de commerçants arabes à Kano et à Katsina favorisent son expansion. Puis le mouvement s'accélère avec les campagnes militaro-religieuses lancées par le réformateur musulman Ousmane Dan Fodio à partir de Sokoto, vers le pays haoussa et au-delà, dans la zone du plateau central (Middle Belt). Le djihad s'étend également vers le sud-ouest, avant d'être brisé militairement à Oshogbo, en 1840, par les Ibadan. Il faudra attendre l'imposition de la « paix coloniale » pour que la progression de l'islam reprenne, mais cette fois de manière pacifique, en pays yorouba et parmi les populations non ibo du Sud-Est.
Le christianisme est la religion prédominante dans le Sud nigérian. C'est à partir de la côte que s'est faite l'implantation du christianisme qui date du xixe siècle bien[...]
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Écrit par
- Daniel C. BACH : directeur de recherche émérite au CNRS, Centre Émile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias
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