NIGERIA
Nom officiel | République fédérale du Nigeria (NG) |
Chef de l'État et du gouvernement | Bola Ahmed Tinubu (depuis le 29 mai 2023) |
Capitale | Abuja |
Langue officielle | Anglais |
Unité monétaire | Naira (NGN) |
Population (estim.) |
228 181 000 (2024) |
Superficie |
923 768 km²
|
L'économie nigériane
Le Nigeria a connu une croissance économique de 7 % en moyenne durant la première décennie du xxie siècle, mais ce taux baisse depuis 2013 (5,4 %) du fait de la chute des cours mondiaux du pétrole et de la dégradation du taux de change de la naira. À l'issue d’une révision des bases de calcul statistique, l'économie nigériane a été propulsée au premier rang des économies africaines, avec un PNB estimé, pour 2014, à 568 milliards de dollars, soit une augmentation de 89 % par rapport aux données antérieures. Cette revalorisation peut être en grande partie attribuée à la croissance spectaculaire du secteur non pétrolier, en particulier celui des services (57 % du PNB), avec notamment l'expansion du secteur des télécommunications, des réseaux bancaires et de l'industrie cinématographique (« Nollywood »). Les secteurs manufacturier et agricole comptent désormais respectivement pour 9 et 21 % du PNB.
En 2013, le secteur pétrolier ne représentait que 14 % du PNB nigérian, mais 95 % des exportations et 75 % des revenus de l'État. Le pays demeure le premier producteur de brut du continent africain (avec 26 % de la production totale, soit 2,2 % de la production mondiale en 2012) et le huitième exportateur mondial. La production, estimée à 2,2 millions de barils par jour en juillet 2015, a toutefois décliné de manière substantielle depuis 2005 du fait de l'instabilité politique dans le delta du Niger. Les réserves prouvées du Nigeria s'élevaient en 2015 à 37 milliards de barils (2e rang en Afrique). Ces réserves sont modestes au regard de celles de gaz naturel, largement inexploitées, et estimées à 5 153 milliards de mètres cubes, soit un tiers des ressources du continent africain. Le Nigeria était, en 2015, le 5e exportateur mondial de gaz liquéfié, mais faute d'infrastructures et du fait de l'insécurité qui règne dans la région du Delta, il continuait de procéder au torchage des gaz associés à l'extraction pétrolière (15 % de la production brute totale de gaz du pays en 2013). Le Nigeria était également responsable, en 2011, de 10 % du total des rejets de gaz brûlés par des torchères dans le monde.
La politique macroéconomique prudente mise en œuvre par le gouvernement Obasanjo dans un contexte d'accroissement significatif des recettes pétrolières à partir de 2003 a été, de manière générale, particulièrement mal perçue par les Nigérians. Elle a néanmoins largement contribué à la conclusion en 2005, avec le Club de Paris, du plan d'apurement de la dette du Nigeria (30 milliards d’USD) en contrepartie du paiement de 12 milliards de dollars. Les progrès accomplis en matière de lutte contre le blanchiment et de libéralisation de l'économie ont également été jugés suffisamment probants pour que le Gafi retire le Nigeria de sa liste des « pays et territoires non coopératifs » en juin 2006. Le désendettement du Nigeria est allé de pair avec un cycle pétrolier sans précédent qui a vu le prix du baril de brut atteindre 140 dollars en 2008 (10 dollars en 1999), avant que les cours ne chutent brutalement de 115 dollars en juin 2014 à moins de 50 dollars un an plus tard.
L'expansion des recettes pétrolières durant ces années a été spectaculaire mais, à l'instar du boom pétrolier que le pays avait connu de 1973 à 1982, elle s’est accompagnée d’une explosion de la corruption. Les accusations de corruption ont tout particulièrement touché la compagnie pétrolière nationale (Nigerian National Petroleum Company). Le gouverneur de la Banque centrale a accusé l’entreprise d'avoir omis de transférer au trésor public la somme de 20 milliards de dollars pour la période de janvier 2012 à juillet 2013. La réponse du président Jonathan a été de démettre de ses fonctions le gouverneur de la Banque centrale.[...]
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Écrit par
- Daniel C. BACH : directeur de recherche émérite au CNRS, Centre Émile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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