NINOTCHKA, film de Ernst Lubitsch
Juif berlinois, Ernst Lubitsch (1892-1947) quitte l'Allemagne dès 1922 et poursuit à Hollywood une riche carrière. Il y devient le plus européen des cinéastes américains, promoteur d'une comédie à la fois psychologique et sentimentale que l'on résumera par l'expression « Lubitsch touch », un style léger, allusif et narquois. Inspiré sans doute d'un voyage à Moscou, en 1937, Ninotchka redonne un souffle à la carrière du réalisateur, cantonné par la Paramount depuis 1935 dans un rôle de directeur de la production. Le tournage pour la Metro-Goldwyn-Mayer aura lieu du 31 mai au 27 juillet 1939. Sorti le 9 novembre 1939, trois mois après la signature du pacte germano-soviétique, le film remporte un grand succès aux États-Unis, au tout début d'une reprise économique encore fragile. Dans la France de 1940, alors en guerre, l'accueil reste mitigé.
Une comédie satyrique
Trois commissaires du peuple soviétique (Iranoff, Buljanoff et Kopalski) se rendent en mission à Paris pour revendre à bon prix les bijoux de la grande duchesse Swana, confisqués pendant la révolution. Ils mènent finalement à Paris une vie de frasques, dans le sillage du comte Léon d'Algout, amant de Swana et qui espère ainsi récupérer les bijoux. Excédées et impatientes, les autorités soviétiques dépêchent à Paris leur agent Nina Yakouchova « Ninotchka » (Greta Garbo) afin d'accélérer les transactions et de surveiller les émissaires. Mais, séduite par Léon, elle en tombe amoureuse. Jalouse, Swana organise un chantage, exigeant le retour à Moscou de Ninotchka, qui doit repartir pour l'U.R.S.S. avec ses trois commissaires. Sans visa, dans l'impossibilité de la rejoindre et fou de rage, le comte met en place un stratagème pour retrouver Ninotchka un peu plus tard à Istanbul, repartie surveiller ses trois commissaires en mission. Réunis, Ninotchka et Léon promettent de s'aimer à jamais.
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Écrit par
- Kristian FEIGELSON : maître de conférences, sociologue à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Média
Autres références
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STARS ET VEDETTES
- Écrit par Gérard LEGRAND
- 3 608 mots
- 11 médias
...excéder un certain « seuil ». Le court mais indéniable vedettariat de la jeune Danielle Darrieux entre 1935 et 1941 s'explique par cette fidélité. L'échec de Ninotchka, qui annonça la retraite de Garbo, est essentiellement imputable à sa publicité « à contre-courant » (et qui a dû être tenue...