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NĪSHĀPŪR

Antique cité de la province iranienne du Khorāsān, Nīshāpūr, en dépit de catastrophes historiques et naturelles, fut l'une des villes les plus prospères de l'Orient islamique jusqu'à l'époque mongole. Depuis longtemps éclipsée comme capitale régionale par la ville sainte de Meshed, Nīshāpūr (Nichapour, Neyshābūr) conserve une importance économique en raison de ses célèbres mines de turquoise et de son agriculture (fruits, coton, céréales) ; elle constitue une étape importante sur l'axe Téhéran-Meshed (voie ferrée, route). Elle entre dans l'histoire avec les Sassanides (Shābūr Ier la fonde sous le nom de Abahshahr ; Shābūr II la reconstruit, d'où son nom de Nev-Shābūr ; elle eut un rôle religieux important : temple du feu zoroastrien, évêché nestorien au ve s.). Sa plus grande prospérité se situe à l'époque islamique. Important gouvernorat arabe, elle fut confirmée dans son rôle de capitale du Khorāsān sous les Tahérides au ixe siècle et sous les Samanides au xe ; elle fut, sous les Seldjoukides, un des grands centres intellectuels de l'Islam (patrie du savant-poète Omar Khayām ; célèbre pour son école théologique — Nizāmiya — où enseigna al-Ghazālī ; ville d'art : céramique, architecture). Ruinée par le factionnalisme, les razzias turkmènes, les séismes et par la conquête mongole (xiie et xiiie s.), elle ne retrouva en partie sa prospérité à l'époque ilkhanide que pour être à nouveau victime des mêmes fléaux (régression de la vie urbaine au Khorāsān, invasion afghane et raids turcomans au xviiie s.). À part quelques tépé longtemps fouillés clandestinement qui marquent au sud-est de la ville actuelle le site de l'ancienne métropole, de nombreux vestiges islamiques subsistent à Nīshāpūr et dans les environs : Imāmzādē Mahruq, tombeaux de Omar Khayām (moderne) et de Farīd ad-Din Attār (restauré), Qadamgāh.

— Jean CALMARD

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)

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