AZIKIWE NNAMDI (1904-1996)
Homme politique africain d'origine ibo (ethnie dominante dans la région orientale du Nigeria), Nnamdi Azikiwe arrive aux États-Unis en 1925 et y restera jusqu'en 1935. Il poursuit ses études à l'université de Pennsylvanie et obtient un doctorat d'anthropologie et de philosophie en 1929. Il conserve de son séjour outre-Atlantique un goût très vif pour les sports et une passion pour tout ce qui touche à la presse et à l'information : il étudie le journalisme dans plusieurs instituts américains. Pendant trois ans, il est rédacteur à l'African Morning Post, journal d'Accra. De retour au Nigeria, il est séduit par la puissance de la propagande écrite et se lance dans le journalisme de combat : il fonde en 1937 une chaîne de journaux à l'américaine dans lesquels il rédige des éditoriaux brillants et des pamphlets politiques ; on citera le West African Pilote, très lu dans l'Ouest africain. Dans le même temps, il milite dans des groupements de jeunes et crée des cercles d'études d'où sortiront plus tard les divers partis nigérians, et au sein desquels germent les premières idées nationalistes. En 1943, il lance sa première offensive pour l'indépendance du Nigeria et, un an plus tard, participe à la fondation du N.C.N.C. (National Council of Nigeria and Cameroons, devenu National Council of Nigerian Citizens) dont il est d'abord secrétaire général puis président. De 1947 à 1951, il est membre du Conseil législatif du Nigeria dans le district de Lagos et trouve là un débouché de plus pour défendre les aspirations de son parti : la « nigérianisation » des cadres dans tous les domaines et le suffrage universel. En 1951, il est élu député de l'Assemblée de la Nigeria occidentale ; il prend la tête de l'opposition dans cette province qui est le fief du Yoruba Action Group. Il démissionne, un an plus tard, et est élu à la Chambre de la Nigeria orientale dont il devient Premier ministre. Il met sur pied de vastes programmes d'éducation, introduit le suffrage universel et développe l'industrie. Il préconise la coopération et l'aide mutuelle avec les États voisins du Nigeria. En même temps, il voyage aux États-Unis, au Canada et en Europe, dans le but d'attirer dans son pays les capitaux étrangers. Au début de 1960, la deuxième Chambre de la Fédération, le Sénat fédéral, est créée ; Azikiwe en est le président. Il joue un rôle de premier plan dans la campagne pour l'autonomie qui aboutit, en août 1960, à l'octroi de l'indépendance du Nigeria au sein du Commonwealth. En novembre 1960, la reine d'Angleterre le nomme gouverneur général du Nigeria et membre de son Conseil privé. En 1963, il accède à la présidence de la République ; chef de l'État, il va jouer un rôle de première importance dans l'évolution du continent noir. Azikiwe est chef de l'État jusqu'en 1966, mais dès 1964, date à laquelle il a accepté un compromis avec les Nordistes, il n'exerce plus réellement ses fonctions : au moment du coup d'État du général Ironsi en janvier 1966, il est à l'étranger. Au moment de la sécession du Biafra, il se déclare partisan d'une République biafraise et, en 1969, il présente un plan de paix en quatorze points qui sera rejeté par les deux camps. En 1979, il se présente à l'élection présidentielle à la tête d'un nouveau parti, le Nigerian People's Party, mais il est battu.
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Écrit par
- Dominique QUENTIN : maître ès lettres
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Média