NOÉ
Personnage biblique qui appartient à la race de Caïn, composée de tribus attachées au développement de la civilisation matérielle ; par là s'expliquent ses aptitudes à construire l'arche du Déluge. Héros du Déluge (Genèse, vi-ix) et père de Sem, de Cham et de Japhet, Noé était fils de Lamech (Genèse, v, 29). Dans la Bible et même en dehors d'elle, il garde de manière continue une réputation de « juste » (Genèse, vi, 9 ; Ecclésiastique, xliv, 18). Dans le discours allégorique de Philon, il représente le juste et la vertu de justice. Pour l'homme du Nouveau Testament, si l'on en croit l'Épître aux Hébreux, xi, 7, il est le modèle du juste par la foi. D'ailleurs, la figure de Joseph, l'époux déclaré « juste » (Matthieu, i, 19) de Marie, n'est pas sans correspondances avec cette représentation devenue traditionnelle de Noé. En liaison avec les faits du Déluge, la Bible lui impute d'autres mérites : il est l'inventeur de la viticulture ; et l'homme avec lequel Dieu conclut une alliance, dont l'arc-en-ciel sera la signe.
Le nom de Noé est hébraïque : noach. La Genèse, v, 29, le rattache trop approximativement au verbe nacham « consoler » (« il nous consolera... »). Il est en fait étymologiquement plus proche de nûach, « se reposer » : c'est ce sens-là qu'ont choisi les Septante dans leur lecture du même texte.
Selon la tradition juive tardive, Dieu, après le Déluge, aurait renouvelé à Noé le don de lois qu'il avait d'abord fait à Adam pour toute l'humanité ; six de ces lois sont spécifiées ; une septième y a été ajoutée concernant le droit de manger la chair des animaux (Genèse, ix, 3).
D'après l'ouvrage pseudépigraphique juif intitulé Livre des Jubilés, la Pentecôte juive, ou fête des Semaines (Shavuot), fut instituée par Noé après le Déluge.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André PAUL : bibliste
Classification
Médias
Autres références
-
ALLIANCE, histoire biblique
- Écrit par Jacques PONS
- 950 mots
-
SEM
- Écrit par André PAUL
- 286 mots