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NOM, linguistique

L'une des parties du discours, appelée encore, dans une terminologie fondée sur la logique, « substantif », transposition du nomen substantivum des Anciens par opposition au nomen adjectivum, parce qu'il lui est dévolu de représenter dans la langue la « substance » de l'être, alors que l'adjectif n'en représente que les attributs. Dans une perspective soucieuse d'universalité, la définition du nom est particulièrement malaisée, si l'on veut du moins s'en tenir à l'immanence du système de la langue : peu caractérisable par le genre, qui varie d'une langue à une autre au moins en ce qui concerne ce qui n'est pas porteur du trait « humain », le nom ne l'est pas davantage par le nombre, qui dépend le plus souvent de la situation de parole, mais également parfois d'un trait lexical arbitraire (« les ténèbres », « les obsèques »...).

La classification des noms en animés et inanimés est souvent commode d'un point de vue descriptif, notamment sur le plan des compatibilités sémantiques ; mais elle présuppose un certain savoir au lieu de découler de l'observation purement structurale des énoncés. On peut aussi s'interroger sur la référence même du nom, ce que la logique n'a pas manqué de faire : faut-il attribuer la même valeur à des concepts (et, dans ce cas, le « rouge » est-il la rougeur — si l'on veut, le « être rouge » — ou, au contraire, la somme de toutes les choses rouges ?), à des déverbaux (« la course », « l'achat »), à des noms propres renvoyant à des objets uniques (quelle serait alors la différence de statut entre « Périclès » et « l'étoile du berger » ?), à des êtres imaginaires (« le triangle », « la licorne ») ? Ce n'est pas un problème d'école dans la mesure où la question de la synonymie est centrale quand il s'agit du sens et de la signification, car, si l'on veut pouvoir définir les unités dont on parle et qu'on pose dans l'univers du discours, il faut qu'elles puissent être utilisées comme thèmes dans des jugements synthétiques, seule condition permettant la progression du raisonnement.

Si l'on se tourne vers les procédures purement linguistiques, on rencontrera, pour définir la classe du nom, la méthode qui consiste à étudier les contextes dans lesquels celui-ci est susceptible de figurer, lors de la production d'une phrase minimale non marquée : on voit alors qu'il est toujours actualisé par une modalité qui a pour but de l'insérer dans une situation de parole. Parfois ce « déterminant » se combine avec d'autres opérateurs : c'est la genèse du possessif, par exemple. Parfois encore intervient le degré zéro de ce déterminant : dans certaines langues, c'est la forme que prend le partitif, représenté en français par une variante morphologique de la préposition. En dernière analyse, l'une des caractéristiques fondamentales du nom est de renvoyer à une opposition : « dénombrable/non dénombrable ». Sous le deuxième terme catégoriel, on classera les noms qui, dans la représentation linguistique qui en est faite, dénotent la matière non sécable (« riz », « eau », « beurre »), aussi bien que ceux qui donnent à un prédicat une assiette nominale (« l'oiseau chante » devenant « le chant de l'oiseau », ce que la grammaire générative appelle transformation de nominalisation). On voit, dès lors, que l'opération essentielle se situe du côté de la quantification, c'est-à-dire en un champ où le sujet énonciateur, dans les limites de la classe à laquelle il a affaire, est souverain : prélèvement de un ou plusieurs éléments sur un ensemble discret (« un élève », « des chevaux »), désignation de chaque élément pris séparément (« tout candidat »...), itération d'un procès («[...]

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