NOOTKA
Indiens de la côte pacifique nord-ouest d'Amérique du Nord, les Nootka vivent sur la côte sud-ouest de l'île de Vancouver et au cap Flattery, à l'extrême pointe nord de l'État de Washington. Les groupes portent divers noms, en particulier : Mowachath (de ath, « peuple de ») au nord (détroit de Nootka), Nuu-Chah-Nulth (« le long des montagnes ») pour les groupes insulaires, Nitinat près du lac Nitinat, Makah (mot de la langue des Salish des détroits) au cap Flattery, Ozette près du lac Ozette (État de Washington). Parlant une langue wakashan, ils sont culturellement liés aux Kwakiutl. Le recensement canadien de 1996 fait état de 6 792 Nootka.
Dans les régions nootka du Centre et du Sud, les groupes locaux étaient indépendants, tant du point de vue culturel que politique ; dans les régions du Nord ils étaient habituellement groupés en tribus numériquement plus importantes et qui vivaient ensemble dans des villages d'hiver. Il y avait aussi plusieurs confédérations tribales, qui existaient déjà avant l'arrivée des Européens et qui se partageaient les villages d'été au bord de la mer, ainsi que les territoires de pêche et de chasse. Selon les saisons, les Nootka partaient vers les régions les plus propices et revenaient à leurs villages principaux en hiver, quand l'activité de cueillette et de chasse se réduisait.
Les Nootka étaient surtout des chasseurs de baleine ; ils utilisaient un équipement spécial qui comprenait de grands canoës creusés dans des troncs d'arbre et des harpons munis de longues lignes et de flotteurs en peau de phoque. Le harponneur possédait un grand prestige et les familles se transmettaient les secrets pratiques et magiques qui permettaient de faire des chasses fructueuses. Il y avait aussi un homme qui pratiquait des rites propres à attirer les baleines et qui, par des cérémonies appropriées, faisait s'échoir sur le rivage les baleines mortes de cause naturelle. Nombre de caractéristiques de cette chasse à la baleine montrent qu'il a dû y avoir, autrefois, des liens très étroits entre la culture nootka et les cultures inuit et aléoute.
Chez les Nootka, la danse des chamans était la cérémonie la plus importante : elle représentait l'histoire d'un ancêtre qui avait été capturé par des êtres surnaturels ; ceux-ci lui avaient fait des dons surnaturels et l'avaient relâché. La cérémonie avait pour but d'assigner à chacun sa place dans l'ordre social et se terminait par un potlatch.
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Écrit par
- Agnès LEHUEN : maître en anthropologie
Classification
Autres références
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MASQUES - Le masque en Amérique
- Écrit par Christian DUVERGER
- 3 660 mots
- 2 médias
...Colombie britannique, a abrité des cultures amérindiennes qui ont développé au xixe siècle un art extrêmement élaboré où le masque tient une place de choix ; ces tribus, du nord au sud, sont les Tlingit, les Haïda, les Tsimshian, les Bella Coola, les Kwakiutl, les Nootka et les Salish.