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WOODLAND NORMAN JOSEPH (1921-2012)

Ingénieur américain connu pour avoir inventé, avec Bernard Silver, le code à barres, ou code-barres. Ce système, aujourd'hui présent sur tous les produits vendus, contient principalement un numéro unique d'identification des articles, complété éventuellement de données de traçabilité comme la date limite de consommation, le numéro de lot de fabrication...

Norman Joseph (dit Jo) Woodland est né à Atlantic City, dans le New Jersey, le 6 septembre 1921. Il étudie à la Atlantic City High School. Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe, en tant qu'assistant technique, au projet Manhattan, programme de recherche et développement de la bombe atomique. Il reprend ensuite ses études au Drexel Institute of Technology (aujourd'hui la Drexel University) à Philadelphie et obtient, en 1947, son bachelor (équivalent d'une licence) en génie mécanique. Dans les années 1950, il réussit son master de génie mécanique à l'université de Syracuse (État de New York).

Genèse d'une invention

En 1948, Bernard Silver, un de ses amis étudiants, surprend une conversation entre le doyen de l'université et un dirigeant d'une chaîne de supermarchés de la région. Ce dernier cherche une solution pour enregistrer automatiquement le passage des articles aux caisses des magasins. L'objectif est de connaître le nombre de produits réellement vendus. Pour comprendre le problème, il faut remonter à la fin du xixe siècle lorsque Frank Winfield Woolworth invente, à Lancaster (Pennsylvanie), le libre-service en magasin. Tous les commerçants qui adoptent alors ce modèle de libre circulation du consommateur dans le magasin et du libre choix en rayon voient leur chiffre d'affaires exploser. Mais, dans le même temps, il devient difficile de comptabiliser les marchandises vendues. En effet, dans les épiceries traditionnelles, c'est le commis qui prend les produits et note les quantités vendues. Dans le supermarché, la caissière ne tape que le prix des produits. Il y a donc une perte de traçabilité entre les quantités achetées par les commerçants et celles qu'ils vendent, ce qui laisse un espace d'incertitude propice au vol, quelle qu'en soit l'origine.

En dépit du scepticisme du doyen de l'université, Silver et Woodland décident de résoudre ce problème. Ils imaginent tout d'abord de marquer le nom du produit sur celui-ci avec de l'encre fluorescente qu'ils pourraient lire à la lumière ultraviolette, mais cela s'avère impraticable.

Convaincu que la solution est à portée de main, Woodland quitte l'université pour se consacrer totalement à ce projet. Durant l'hiver de 1948, il passe quelque temps chez ses grands-parents à Miami Beach. C'est là que prend naissance le fondement du code-barres, une technologie qui révolutionnera le commerce et l'industrie. Un jour, sur la plage, face à la mer, Jo Woodland réfléchit au problème du marquage des produits. Il faut que ce soit un code, mais comment le saisir, comment le lire ? Plongeant ses doigts dans le sable, il trace quatre traits de largeurs différentes et avec un espacement inégal entre ceux-ci. Et soudain, la connexion entre le code morse – qu'il a appris pendant ses années de scoutisme – et son problème se fait : un code interprétable par des machines, le morse, et porté à deux dimensions sous forme de barres et d'espaces pour le rendre lisible par lecture optique. Le code à barres est né.

Silver et Woodland déposent leur demande de brevet le 20 octobre 1949. Le système qu'ils décrivent est constitué d'un symbole formé de cercles concentriques et qui, apposé sur le produit peut être décrypté par un appareil à faisceau lumineux. Le 7 octobre 1952, ce brevet leur est octroyé. Mais il reste dans les tiroirs. Silver et Woodland le vendront au début des années 1960 pour 15 000 dollars à l'entreprise Philco.[...]

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