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WOODLAND NORMAN JOSEPH (1921-2012)

Une idée en avance sur son temps

Pour lire ce code, la lecture laser et le circuit intégré restent encore à inventer. La mise au point du circuit intégré en 1958 permet de miniaturiser les ordinateurs et donc de les utiliser dans les magasins. La lecture optique demeure également un défi : dans l'environnement baigné de lumière d'un magasin, il faut que le rayon lumineux du lecteur soit extrêmement concentré pour en analyser la réflexion. Le premier laser est obtenu par Théodore Maiman en 1960. Jo Woodland participe au développement de la lecture laser chez IBM, où il travaille à partir de 1951 et jusqu'à sa retraite en 1987. À la fin des années 1960, il fait partie de l'équipe de George J. Laurer qui développe le code à barres linéaire présent aujourd'hui sur tous les produits de grande consommation. Ce code-barres à douze chiffres, appelé à l'origine UPC (Universal Product Code), est standardisé le 3 avril 1973. Le 26 juin 1974, le premier article portant ce code, un paquet de chewing-gum, est scanné dans un supermarché de l'Ohio.

Woodland a joué aussi un rôle majeur dans l'internationalisation du code. En juillet 1974, il reçoit deux Européens qui cherchent à trouver une solution pour étendre le système américain au reste du monde, et notamment à l'Europe. Pour cela, il faut passer la capacité de codification de 12 à 13 chiffres afin d'introduire un préfixe pays dans le système de numérotation, ce que propose Woodland en introduisant un nouveau jeu de caractères dans le symbole UPC. Ainsi est créé en 1977 le code EAN (European Article Numbering). Les systèmes de codification fusionneront en 2004 pour former l'association internationale GS1 (Global Standard One). Cette même année, GS1 publie la première version du standard de la technologie d'identification RFID (Radio Frequency Identification), appelé EPC (Electronic Product Code). Ce nouveau système, successeur du code à barres, utilise un signal en radiofréquence – au lieu d'un rayon lumineux – comme support de dialogue entre l'objet à identifier (alors muni d'une étiquette comprenant une puce en silicium pour mémoriser les données et une antenne pour les transmettre) et le dispositif de reconnaissance ou lecteur. Il commence à se généraliser sur certains produits comme la joaillerie, l'habillement et les articles de sport. Cette nouvelle technologie apporte un réel avantage dans les opérations d'inventaire et de lutte contre le vol. Compte tenu du coût de ces étiquettes électroniques à fréquence radio, le code à barres a encore de beaux jours devant lui ; il est appelé à cohabiter longtemps dans les rayons avec la RFID.

Woodland est décédé le 9 décembre 2012 dans sa maison à Edgewater, dans le New Jersey.

— Pierre GEORGET

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