NORMANDIE, région administrative

Pour des raisons plus économiques qu’historiques, deux « régions de programme » ont été créées en Normandie au moment de l’organisation administrative du territoire dans les années 1960-1970, la Haute-Normandie qui comprenait les départements de l'Eure et de la Seine-Maritime (chef-lieu Rouen) et la Basse-Normandie regroupant les départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne (chef-lieu Caen).

Cette division prend fin en 2016 avec l’entrée en vigueur de la loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral qui décide la fusion des deux Normandies administratives. La région réunie a une superficie de 29 906 kilomètres carrés et une population de 3,33 millions d’habitants. Elle a pour chef-lieu Rouen et Caen est le siège du conseil régional.

Séparées, les deux Normandies comptaient parmi les plus petites régions, tant par la superficie que par la population. Et pourtant, la Normandie est une région importante dans les espaces français et européen, par la position qu'elle occupe, par son histoire, par la culture qui s'y est développée, par ses richesses et ses potentialités économiques.

La Normandie maritime

La Normandie est née de la mer. L'estuaire de la Seine débouche sur la Manche et sur la vaste baie de Seine, entre la presqu'île du Cotentin et le pays de Caux. Il n'existe sur le littoral français aucune autre région ayant un tel développement de côtes, entre l'estuaire de la Bresle au nord-est et la baie du Mont-Saint-Michel au sud-ouest, un ensemble aussi bien partagé dans l'interpénétration profonde de la terre et de la mer, et qui soit en même temps aussi proche de Paris et d'un des bras de mer les plus fréquentés du monde. De grands événements l'ancrent dans l'histoire. Le nom Northmania, la terre des « hommes du Nord », apparaît au x^e siècle avec l'installation des Vikings sur ces rivages qu'ils avaient abordés un siècle plus tôt pour les piller. Et, en juin 1944, les armées alliées y effectuent le plus grand débarquement de l'histoire. Entre ces deux périodes et jusqu'à maintenant, la Manche, parfois appelée « mer anglo-normande », n'a cessé d'être un espace de rivalités, d'affrontements et d'échanges.

Le littoral de la Normandie comprend quatre grands types de côtes. Au nord-est, en lisière du pays de Caux, de puissantes falaises de craie, hautes d'une centaine de mètres, bordent un mince estran de galets et d'éboulis. On retrouve des falaises au sud de la Seine, mais avec moins de puissance et moins de continuité, taillées dans les calcaires et les argiles du Bassin parisien, dans le pays d'Auge, la plaine de Caen, le Bessin, ou burinées dans les roches métamorphiques du massif ancien de la péninsule du Cotentin. De vastes plages sableuses s'intercalent entre les falaises en basse Normandie, et plus particulièrement sur la côte ouest du département de la Manche. Des zones de marais complètent la variété des paysages littoraux, dans l'estuaire de la Seine, la baie des Veys, la baie du Mont-Saint-Michel. Toutes ces côtes constituent un patrimoine écologique de première importance, par leurs reliefs, leurs composantes géologiques, leurs faunes et leurs flores. Le Parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin (créé en 1991) ainsi que quelques autres dispositifs de sauvegarde sont destinés à en assurer la protection et la pérennité.

Le littoral normand n'a pas toujours été valorisé autant qu'il aurait pu l'être, même si Dieppe, Fécamp, Honfleur, Granville furent, à diverses époques, des ports prestigieux pour la pêche, la guerre de course ou le commerce. La pêche à pied des coquillages et des crustacés attire toujours saisonnièrement, aux grandes marées, de très nombreux[...]