NORVÈGE
Nom officiel | Royaume de Norvège (NO) |
Chef de l'État | Le roi Harald V (depuis le 17 janvier 1991) |
Chef du gouvernement | Jonas Gahr Støre (depuis le 14 octobre 2021) |
Capitale | Oslo |
Langues officielles | Norvégien (nynorsk et bokmål), same 1
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Unité monétaire | Couronne norvégienne (NOK) |
Population (estim.) |
5 578 000 (2024) |
Superficie |
384 482 km²
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La Norvège ancienne (VIIIe-XIVe s.)
Au temps des Vikings (VIIIe-XIIe s.)
L'histoire proprement dite débute avec le viiie siècle. On entrevoit alors une famille princière puissante, les Ynglinger, sur la rive occidentale du fjord d'Oslo ; la tradition la dit d'origine suédoise. D'autres lignages s'imposent dans l'est et surtout au nord, dans le Trøndelag. Peu après 700, les premiers Norvégiens partent chercher des terres nouvelles dans les archipels écossais. C'est le début, à peine remarqué, de l'âge des Vikings, auquel les Norvégiens prirent une part si active. Les navires trouvés dans les tumulus princiers de Gokstad et d'Oseberg, près du fjord d'Oslo, attestent la qualité de l'instrument nautique utilisé par les Vikings norvégiens au ixe siècle.
La société norvégienne de l'âge des Vikings reposait sur une riche aristocratie foncière, gravitant autour de roitelets établis dans chaque province. Elle exerçait l'autorité politique aussi bien que religieuse. Aucune structure étatique n'existe avant la fin du ixe siècle, où les Ynglinger du Viken commencent à construire lentement une monarchie, dans des conditions que l'on connaît par des textes trop tardifs (xiie-xiiie s.) ou trop lointains (Islande) pour que leur valeur soit inattaquable. L'auteur principal de cette transformation fut le roi Harald aux beaux cheveux (Hårfagre), qui s'imposa par sa force navale et écrasa les roitelets de l'Ouest à la célèbre bataille du Havsfjord (date traditionnelle : 872). Il établit ses fils dans les provinces soumises, jusqu'en Trøndelag. Les chefs qui n'acceptaient pas son autorité émigrèrent dans les îles écossaises ou en Islande. On ignore encore jusqu'à quel point Harald put imposer à ce monde disparate quelques institutions communes, en matière militaire ou fiscale.
Les descendants de Harald, partagés entre leur activité de Vikings en Angleterre et leurs rivalités intestines, n'empêchèrent pas le Trøndelag de ressaisir son autonomie sous les jarls de Lade et le Sud de passer sous un protectorat danois. Mais la couronne regagna son prestige grâce à Olaf Tryggvason (règne 995-1000) et, après un intermède danois sous Knut le Grand, surtout grâce à Olaf Haraldsson (r. 1016-1030), devenu saint Olaf après sa mort à la bataille de Stiklestad. Tous deux anciens Vikings, devenus chrétiens outre-mer, ils favorisèrent de tout leur pouvoir la conversion du pays, entreprise par des missionnaires allemands et surtout anglais. Trois diocèses s'organisèrent bientôt à Nidaros (Trondheim), à Selja (transféré à Bergen) et à Oslo. Mais le xie siècle norvégien reste dominé par l'esprit viking, dont la plus belle illustration est la tentative de conquête de l'Angleterre lancée en 1066 par le roi Harald le Sévère (r. 1047-1066), ancien officier au service de Byzance ; elle échoua quelques jours avant le débarquement de Guillaume le Conquérant.
La véritable cristallisation des institutions ne se fit pas dans le cadre du royaume, trop vaste, mais dans celui des provinces, regroupant les districts (fylker) pour la tenue des assemblées politiques et judiciaires, les quatre grands thingsde Frosta (autour du fjord de Trondheim), de Gula (côte occidentale), de Borg (autour du fjord d'Oslo) et d'Eid (dans l'intérieur). Chacun élabora sa législation séparée, y compris un droit ecclésiastique très éloigné du droit canon reçu dans le reste de la chrétienté latine.
Vers la fin du xie siècle, la Norvège n'est encore guère plus qu'une expression géographique. Fils et petits-fils de Harald le Sévère s'en partagent ou s'en disputent la couronne. Les uns vivent encore en Vikings, comme Magnus Nu-Pieds (Barfod), auteur de deux expéditions en pays celtique (r. 1093-1103). D'autres élaborent, avec l'aide de l'Église, un État moins rudimentaire,[...]
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Écrit par
- Marc AUCHET : agrégé de l'Université, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne, docteur d'État, docteur honoris causa de l'université d'Aalborg (Danemark)
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Georges CHABOT : directeur honoraire de l'Institut de géographie de l'université de Paris
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Claude NORDMANN : professeur à l'université de Lille-III
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
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