NORVÈGE
Nom officiel | Royaume de Norvège (NO) |
Chef de l'État | Le roi Harald V (depuis le 17 janvier 1991) |
Chef du gouvernement | Jonas Gahr Støre (depuis le 14 octobre 2021) |
Capitale | Oslo |
Langues officielles | Norvégien (nynorsk et bokmål), same 1
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Unité monétaire | Couronne norvégienne (NOK) |
Population (estim.) |
5 578 000 (2024) |
Superficie |
384 482 km²
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Un pays sous tutelle
L'Union Danemark-Suède-Norvège (1380-1523)
Alors que l'Union entraînait entre Suède et Danemark d'atroces querelles – qui aboutirent finalement à l'indépendance de la Suède en 1523 –, elle fut acceptée sans trop de peine en Norvège, dont l'aristocratie déclinante était colonisée par des éléments suédois et germano-danois. Après 1380 et jusqu'en 1814, l'histoire politique de la Norvège se confond à peu près avec celle du Danemark. Du moins garde-t-elle ses institutions propres jusqu'au xvie siècle ; leur clef de voûte est depuis 1300 environ le Conseil (Råd), assemblée des plus grands noms de l'aristocratie et de quelques prélats, qui exerce au nom de rois absents l'essentiel des pouvoirs en matière d'administration intérieure.
Mais ces aspects politiques, pénibles pour le sentiment national d'aujourd'hui, ont moins d'importance que les phénomènes économiques et sociaux qui font de la période de l'Union la plus sombre de l'histoire norvégienne. Les effets de la « peste noire » de 1348-1349 et la dépendance de plus en plus complète envers le commerce allemand, fournisseur de céréales devenues indispensables, ont entraîné la ruine des populations rurales : dans certains cantons, les capacités contributives baissèrent des deux tiers entre le début et la fin du xive siècle. L'aristocratie norvégienne doit s'effacer devant un petit nombre d'immigrés. La culture intellectuelle et artistique piétine ou recule, à moins qu'elle ne se mette à la remorque de l'Allemagne hanséatique. Dans l'élan de créations universitaires de la fin du xve siècle, la Norvège est le seul royaume nordique à n'en point recevoir. Au xve siècle, sa langue même décline devant l'irruption du danois, qui est à l'origine de l'une des deux langues utilisées aujourd'hui.
Ainsi, vers la fin du Moyen Âge, la Norvège a plus qu'à demi perdu sa personnalité. Les motifs de cette déchéance restent fort discutés. Faut-il en rejeter la responsabilité sur l'égoïsme des Lubeckois, dont dépendait tout le commerce extérieur – exportations de poisson et de bois, importations de céréales – et qui vivaient dans l'enclave presque close du « quai des Allemands » (Tyskebryggen) à Bergen, sans rien investir sur place de leurs bénéfices ? Mais l'atonie générale de la société norvégienne a des causes plus lointaines, avant tout l'effondrement de la classe des grands paysans-propriétaires sur qui avait reposé depuis l'ère des Vikings la vie politique et militaire : elle n'avait pas supporté l'implantation d'une monarchie à l'occidentale et notamment le poids de la fiscalité royale et la création d'une noblesse de service. Le commerce indigène aussi était mort de n'avoir pu s'adapter aux nouvelles conditions d'échanges créées par la Hanse. En somme, la Norvège médiévale est morte pour avoir évolué trop lentement.
L'Union dano-norvégienne (1523-1814)
Au début des Temps modernes, la Norvège est affaiblie, troublée par les répercussions des soulèvements suédois, exploitée par les Hanséates ; cependant l'Union dano-norvégienne persistait et l'archevêque de Trondhjem (Trondheim), Olaf Engelbriktsson, en ralliant en 1531-1532, sous Frédéric Ier (r. 1523-1533), la cause perdue de Christian II (r. 1513-1523), contribua à l'affaiblissement des résistances nationales : ce qui permit l'implantation du luthéranisme. La charte royale de 1536, imposée au pays par Christian III, faisait de la Norvège une partie du Danemark. Il s'agissait en principe d'une double monarchie, mais, la noblesse norvégienne ayant à peu près disparu, le Conseil de Copenhague dirigea le royaume, tandis que[...]
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Écrit par
- Marc AUCHET : agrégé de l'Université, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne, docteur d'État, docteur honoris causa de l'université d'Aalborg (Danemark)
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Georges CHABOT : directeur honoraire de l'Institut de géographie de l'université de Paris
- Lucien MUSSET : maître de conférences à l'université de Caen
- Claude NORDMANN : professeur à l'université de Lille-III
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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NORVÈGE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
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