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NOTATION MUSICALE

Contrairement à la peinture et à la sculpture, la musique est un art qui suppose un intermédiaire entre le créateur et son public. Cet intermédiaire, l'exécutant, se voit confier un texte noté selon certaines conventions qui ont évolué au fil des siècles et des cultures. La notation musicale n'a pas toujours existé : la transmission orale la précède dans bien des cas ; mais, dès qu'une civilisation parvient à son apogée, elle met au point un système de transcription de la musique, qui lui survit d'ailleurs rarement.

Ce besoin de représenter la musique par un système de notation s'est manifesté dans la plupart des civilisations qui connaissaient une écriture. On en trouve les premières traces en Orient dès la plus haute antiquité. C'est ainsi que des signes de notation musicale datant du xviiie siècle avant J.-C. ont été identifiés sur des tablettes cunéiformes (tablettes d'Ur au British Museum, U. 7/80).

En Occident, il faut attendre le ve siècle avant J.-C. et, dans le monde chrétien, le ixe siècle après J.-C. pour trouver les premières traces de notation. Le but de tout système de notation est de transcrire les hauteurs relatives des sons mais aussi les durées (rythme) et les nuances. Ce dernier aspect, qui concerne la couleur sonore, n'a vu le jour qu'à la fin du xvie siècle et ne s'est généralisé qu'à la fin du xviiie. Auparavant, la destination de la musique était imprécise. Seule importait la tessiture. On distinguait la musique sacrée de la musique profane, la première vocale, la seconde instrumentale (la musique vocale profane était considérée comme un genre mineur qui ne s'est transmis que par voie orale jusqu'à la fin du Moyen Âge).

Les mondes orientaux et extrême-orientaux ont élaboré différents systèmes de notation dont les premiers remontent sans doute, en Inde, au début de l'ère chrétienne, tandis qu'en Chine (et de là en Corée et au Japon) les plus anciens témoignages que nous possédions datent de la fin de l'époque T'ang (618-907). Ces notations, conçues comme des aide-mémoire, ne sont guère utilisables sans le secours de la tradition orale ; elles indiquent de préférence le mouvement mélodique ou la hauteur des sons et s'appliquent à des répertoires spécifiques : musique rituelle de la tradition védique ou bouddhique, musique savante exécutée dans les cours princières ou impériales. Quelques-unes d'entre elles sont encore en usage de nos jours et, plutôt que de les isoler dans leur cadre géographique, il paraît plus révélateur de les examiner en fonction du type de convention graphique auquel elles font appel.

La notation musicale occidentale

Les prémices

Chironomie et notations alphabétiques

À l'origine de toute civilisation musicale, le langage se transmet oralement. Mais il se complique assez vite et la transmission orale devient insuffisante. On voit alors apparaître des palliatifs comme la chironomie, procédé qui permet aux chefs de chœur d'indiquer aux choristes le sens de la ligne mélodique grâce à des gestes précis. La gestique des prêtres du clergé catholique est représentative de ce procédé. La chironomie se généralise en Grèce avant d'être supplantée par la notation alphabétique : seize lettres représentent deux octaves et un ton (gamme éolienne) qui correspondent à peu près aux touches blanches du piano. Pour élever la note d'un demi-ton, on place la lettre correspondante la tête en bas et, pour l'élever d'un quart de ton, on la couche sur le côté. Le rythme est déterminé par le texte chanté inscrit sous les lettres (il s'agit toujours de musique vocale).

Par la suite, les Grecs ont adopté un système plus élaboré, fondé sur vingt-quatre lettres. Les Romains ont repris le même principe mais ont substitué bientôt les lettres latines aux lettres éoliennes,[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., chargée de mission au musée des Arts asiatiques-Guimet
  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Médias

Neumes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Neumes

Neumes et notation carrée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Neumes et notation carrée

Notation mesurée - crédits : Encyclopædia Universalis France

Notation mesurée

Autres références

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    Né le 22 octobre 1904 à Budapest, mort le 28 novembre 1987 à Paris, le compositeur français d’origine hongroise Imre Weisshaus (qui adoptera le pseudonyme Paul Arma lors de son installation à Paris) apprend le piano dès l'âge de cinq ans et reçoit, de 1920 à 1924, un enseignement très complet,...

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