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NOUVELLE MÉDIÉVALE

Type de récit bref qui remplace, à la fin du Moyen Âge, le fabliau et le dit en vers. Le nom et le genre viennent d'Italie ; le Décaméron de Boccace et les Facéties du Pogge, alors traduites en français, fournissent les modèles aux Cent Nouvelles nouvelles, recueil composé pour le duc de Bourgogne Philippe le Bon au milieu du xve siècle et qui sera imité un peu plus tard par Philippe de Vigneules. L'accent est mis sur les données qui « font vrai » : notations géographiques, biographiques et historiques. On feint ainsi de rapporter la « nouvelle » d'une amusante aventure récemment arrivée à quelqu'un que l'on peut nommer. Mais le thème est emprunté à une autre tradition, et simplement maquillé. L'intention est généralement de faire rire, comme dans le fabliau, au besoin en brodant sur un simple jeu de mots, le plus souvent en faisant agir le ressort comique d'une aventure sexuelle. Le mari cocu, l'amant orgueilleux ou le manant rusé, la coquette trompeuse ou trompée, le prêtre lubrique ou la nonnain dévergondée retrouvent là leur rôle de prédilection. Le désir tend un piège où tombe celui qui justement l'a préparé. Certains narrateurs ont compris que cette machine à surprise que constitue la nouvelle pouvait servir à construire des récits tragiques, tel celui que racontait en vers la Châtelaine de Vergi (xiiie s.). On sait que Marguerite de Navarre saura tirer parti de ces deux tendances de la nouvelle, en les adaptant à son public et à ses intentions sérieuses. Mais la nouvelle en France a eu du mal à se dégager des contraintes allégoriques où s'enfermait le récit bref, comme dans les Arrêts d'amour de Martial d'Auvergne (vers 1460) ou les Quinze Joies de mariage (début du xve s.).

— Daniel POIRION

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-Sorbonne

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