NUCLÉAIRE (PHYSIQUE) Noyau atomique
Perspectives
Après la découverte du neutron, la physique nucléaire donna naissance à la physique des particules qui reprit ses thèmes à son compte : voir les constituants élémentaires de la matière et comprendre leurs interactions. Depuis lors, son but est de décrire les assemblées de nucléons que sont au fond les noyaux. Pour rendre compte de leurs propriétés, nous avons vu qu'on ne s'est pas privé de recourir à des analogies avec d'autres systèmes : atomes, molécules, solides... Cette démarche, nous l'avons dit, reflète essentiellement le caractère très général de chaque méthode que l'on développe, ici ou là, pour contourner le problème à N corps, insoluble analytiquement et déjà pour N = 3. Les noyaux étant au centre de la chaîne qui s'étend des étoiles aux quarks, la physique nucléaire se trouve experte sur ce problème fondamental qu'elle partage avec tous et poursuit sur de nouveaux thèmes : physique des ions lourds, autrement dit tout ce qui touche aux collisions entre deux noyaux ; physique des énergies intermédiaires, c'est-à-dire tout ce qui traite des effets fins de la structure en quarks des nucléons sur les propriétés des noyaux... Mais le rôle de la physique nucléaire n'est pas que fondamental. Depuis ses origines, elle a donné bien des applications. Chacun connaît les centrales et les bombes ou même ce que lui doit l'astrophysique : vie thermonucléaire des étoiles, réactions de nucléosynthèse, modèles d'étoiles à neutrons pour les pulsars... Et il existe bien d'autres applications devenues routinières : méthodes de datation par radioéléments en archéologie et en biologie ; méthodes des traceurs et des marqueurs radioactifs, γ-caméra, tomographes à positron en médecine et en biologie ; méthodes de caractérisation sous faisceaux, analyse par activation, techniques Mössbauer en physique des solides et en métallurgie, etc. Ainsi, sous ses deux aspects, fondamental et appliqué, la physique nucléaire est un domaine ouvert et qui peut être renouvelé.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Luc VALENTIN : professeur à l'Institut de physique nucléaire, université de Paris-VII
Classification
Médias
Autres références
-
ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES
- Écrit par Michel CROZON et Jean-Louis LACLARE
- 3 528 mots
- 3 médias
...qui permit de disposer de sources de particules de faible vitesse : particules α ou noyaux d'hélium (rayonnement α) et électrons (rayonnement β). La physique nucléaire expérimentale démarra avec l'étude des effets de ces rayonnements sur les noyaux atomiques. Très vite, on éprouva le besoin de changer... -
ALPHA RAYONNEMENT
- Écrit par Bernard PIRE
- 184 mots
Rayonnement le moins pénétrant émis par les substances radioactives, sous la forme de noyaux d'hélium 4. Il avait été reconnu dès 1903 par Ernest Rutherford comme formé de particules chargées positivement et de masse proche de celle de l'atome d'hélium. La théorie de la désintégration...
-
ANTIMATIÈRE
- Écrit par Bernard PIRE et Jean-Marc RICHARD
- 6 931 mots
- 4 médias
Les antiprotons lents ouvrent des perspectives inédites en physique nucléaire. En frôlant les noyaux, les antiprotons peuvent exciter des niveaux d'énergie qui ne sont pas facilement accessibles avec des électrons ou des protons. L'annihilation d'un antiproton sur un noyau correspond à un dépôt très... -
ASTRONOMIE
- Écrit par James LEQUEUX
- 11 339 mots
- 20 médias
Les relations entre l'astronomie et la physique nucléaire sont tout à fait comparables. La découverte de l'origine de l'énergie libérée par le Soleil a suivi de peu celle de la transmutation nucléaire, c’est-à-dire la possibilité pour un élément chimique de se transformer en un autre par modification... - Afficher les 56 références