NUTRITION
Nutrition humaine
Comme les autres êtres vivants, l'homme manifeste des besoins nutritionnels de deux ordres : structuraux pour la constitution de ses cellules, énergétiques pour l'exercice de ses activités végétatives et relationnelles. Hétérotrophe, il trouve dans les aliments que fournit son environnement les composés organiques hydrocarbonés et azotés (végétaux et animaux) dont il a besoin ; mais des composés minéraux tels que l'eau et l'oxygène lui sont tout autant indispensables.
Assurer sa nutrition est un souci prioritaire de l'homme et l'histoire des civilisations est inséparable de l'évolution des ressources et des politiques alimentaires. À l'aléatoire de la cueillette et de la chasse pratiquées par le nomade s'est lentement substituée la sécurité de l'agriculture et de l'élevage pratiqués par le sédentaire. Sécurité trompeuse dès l'instant où elle risque d'être débordée par l'expansion démographique, comme le soulignait déjà Malthus.
Bien que la consommation alimentaire découle usuellement des contraintes socio-économiques, ce sont les manifestations pathologiques des malnutritions qui ont fait apparaître la nécessité de préciser les principes et la pratique d'une nutrition humaine rationnelle, quantitativement et qualitativement satisfaisante, le spontané et le rationnel n'étant pas incompatibles comme on le montrera plus loin, ce qui devrait être un facteur décisif d'amélioration de la nutrition humaine.
Outre les macronutriments, nécessaires en quantités importantes, leur utilisation métabolique nécessite des facteurs « oligodynamiques » indispensables que sont certains minéraux (oligoéléments) et des molécules organiques (vitamines). Ces facteurs nécessaires à l'état de traces sont appelés micronutriments.
Besoins en macronutriments
Selon leur nature, les nutriments organiques dérivés des aliments ingérés sont soit incorporés dans les structures cellulaires, soit engagés dans le métabolisme énergétique ; cependant tous seront finalement oxydés, car les constituants cellulaires sont soumis à un renouvellement plus ou moins rapide, l'apport nutritionnel doit assurer l'entretien (ou maintien) structural. Au besoin d'entretien de l'organisme à tout âge s'ajoute en phase de développement, le besoin de croissance, de même nature qualitative. Cependant, puisque la composition de l'organisme humain est chimiquement et énergétiquement instable, son maintien exige une dépense d'énergie ; l'apport d'énergie est donc indispensable à l'homme pour vivre, le besoin énergétique étant prioritaire sur les besoins structuraux.
Besoins quantitatifs énergétiques
Pratiquement toute l'énergie dépensée pour le maintien structural se transforme en chaleur, directement dissipée ou utilisée pour l'évaporation de l'eau excrétée (poumons, surface cutanée). En ce qui concerne la dépense physique d'énergie (travail musculaire), elle varie considérablement selon l'activité du sujet. Étant donné le faible rendement de la machinerie biologique (de l'ordre de 15 p. 100) tout travail physique s'accompagne d'une perte obligatoire d'énergie sous forme de chaleur, de cinq à sept fois supérieure au travail effectif.
Généralement, on distingue dans la dépense énergétique de l'homme deux composantes : la dépense métabolique d'entretien ou de repos, dépense dite basale correspondant à la vie végétative, et la dépense supplémentaire qui permet l'activité physique. En fait, l'activité intellectuelle consomme peu d'énergie, comparativement à l'activité nerveuse permanente, qui consomme environ 20 p. 100 de l'énergie totale (tabl. 4). Pratiquement, à la dépense énergétique basale, de l'ordre de 1 600 kilocalories (kcal) par jour, soit 6 700 kilojoules pour l'adulte,[...]
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Écrit par
- René HELLER : professeur honoraire de physiologie végétale à l'université de Paris-VII, membre de l'Académie d'agriculture
- Raymond JACQUOT : directeur d'institut au C.N.R.S.
- Alexis MOYSE : professeur honoraire à l'université de Paris-Sud, correspondant de l'Académie des sciences
- Marc PASCAUD : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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Médias
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