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O'NEDDY AUGUSTE MARIE DONDEY dit PHILOTÉE (1811-1875)

L'écrivain français Philotée O'Neddy, membre éminent du Petit Cénacle et Jeune-France convaincu, se lança tout jeune dans la bataille romantique en publiant un recueil de poèmes, Feu et flamme (1833), qui reste son œuvre la plus célèbre. Il y prône non seulement la révolution de l'art, mais la révolution sociale qui doit en être la conséquence logique. Il refuse par ailleurs la notion de chef en matière de littérature et prétend, au sein d'une vaste république des lettres, coexister avec les gens qu'il admire. Qu'il parle de la fascination de l'idéal, de ses délires sensuels, de la musique, ou de ses angoisses qui l'entraînent de la frénésie satanique à l'attraction du néant, les qualités romantiques de sa poésie sont portées à leur paroxysme : spontanéité, vie intense, couleur de l'imagination, force du verbe, technique efficace du vers et surtout violence de la passion. La première de ces pièces, Pandaemonium, constitue un témoignage amusant d'une des réunions fameuses du Petit Cénacle. L'ouvrage recueillit l'approbation des connaisseurs, mais ne fut vendu qu'à treize exemplaires ; les éditeurs fermèrent donc leur porte à l'infortuné O'Neddy qui dut accepter bon gré mal gré un poste obscur au ministère des Finances pour subvenir, après la mort de son père, aux besoins de sa famille. Il n'en continua pas moins de se livrer à sa passion exclusive des lettres. Son œuvre en prose comprend une nouvelle et trois courts romans publiés en feuilletons de 1839 à 1843 dans L'Estafette et La Patrie : L'Épée et la rapière ainsi que L'Abbé de Saint-Or devaient faire partie d'une œuvre projetée, Sodome et Solime, dans la ligne du roman noir ; Histoire d'un anneau enchanté, poétique roman de chevalerie ; Le Lazare de l'amour, très belle et très romantique histoire d'amour. En même temps, il donne des critiques théâtrales à La Patrie et au Courrier français (1843) où il continue à militer en faveur du romantisme. Ses Œuvres inédites, qui regroupent un très grand nombre de pièces relevant de tous les genres poétiques, et écrites sur trente années, furent publiées en 1877 par les soins de son ami Ernest Havet. Il y chante les thèmes passionnés et mystiques de l'amour (Miranda, Les Tablettes amoureuses du vidame de Tyannes), de la mort (Visions d'un mort-vivant) et de l'espérance (Le Cul-de-jatte) dans une effusion lyrique et véritablement belle qui fait de cet écrivain méconnu l'un des plus sûrs talents du xixe siècle.

— France CANH-GRUYER

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  • CÉNACLES ROMANTIQUES

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    ...d'une barbe abondante qui fait leur admiration et leur envie. Il y a aussi Augustus Mac Keat (Auguste Maquet, futur collaborateur d'Alexandre Dumas) ; Philotée O'Neddy (Théophile Dondey), l'auteur de Feu et Flamme ; Célestin Nanteuil, l'imagier du romantisme ; le sculpteur Jehan du Seigneur...