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OBSERVATOIRE DE PARIS

L’Observatoire de Paris est le plus ancien observatoire astronomique qui ait fonctionné sans interruption depuis sa création. Il fut fondé le 21 juin 1667, jour où les membres de l’ Académie des sciences – institution née l’année précédente – posèrent la première pierre, sur laquelle ils tracèrent le méridien de Paris qui servit de référence pendant deux siècles. Il devait également être un lieu de réunion pour les académiciens, qui le trouvèrent trop éloigné car il était localisé à l’origine au sud de la ville. Aujourd’hui situé dans le XIVe arrondissement, le bâtiment, dû à Claude Perrault et achevé en 1682, n’a subi depuis que peu de modifications. L’Observatoire de Paris constitue, avec le site de Meudon et la station de radioastronomie de Nançay qui lui ont été rattachés respectivement en 1927 et 1953, le cœur de l’astronomie française avec une triple mission : recherche, enseignement et diffusion du savoir.

L’observatoire des Cassini

Observatoire de Paris - crédits : Pascal Blondé/ Observatoire de Paris

Observatoire de Paris

Dès la fondation de l’Observatoire et pendant près de deux siècles, la mesure de la Terre fait partie des attributions des astronomes. La découverte par Galilée des satellites de Jupiter laisse penser que l’on pourrait utiliser leurs éclipses dans l’ombre de la planète pour fournir une référence de temps pour toute la Terre, et ainsi déterminer les longitudes par rapport au méridien de Paris, alors très mal connues. C’est pourquoi Colbert fait venir d’Italie un spécialiste des satellites de Jupiter, Jean-Dominique Cassini. C’est le premier d’une lignée de quatre Cassini qui auront, de père en fils, la responsabilité de l’Observatoire. Grand observateur, Cassini Ier découvre trois satellites de Saturne et précise la structure de ses anneaux, détermine la période de rotation de Jupiter et de Mars, suggère l’existence de comètes périodiques et établit de bonnes éphémérides des satellites de Jupiter. L’observation de ces satellites permettra effectivement de déterminer les longitudes à terre, renouvelant ainsi complètement la cartographie. C’est en étudiant le mouvement du premier satellite, Io, que Cassini et le jeune savant danois Ole Rømer (ou Römer) découvrent que la lumière ne se propage pas instantanément mais à une vitesse finie, si inconcevablement grande qu’ils n’en donnent pas explicitement la valeur. Cependant, Cassini ne retrouve pas ce résultat avec les autres satellites, dont le mouvement est compliqué par leurs perturbations mutuelles, et n’y croit bientôt plus, contrairement à Rømer : l’histoire retiendra surtout le nom de ce dernier.

Les astronomes de l’Observatoire s’occupent surtout de mesurer des distances sur la Terre. Leurs efforts aboutissent à la carte de France dite de Cassini. À partir de 1770, le dernier des Cassini réorganise l’Observatoire et restaure le bâtiment qui menace ruine. Il constitue une belle bibliothèque. Mais il est chassé par la Révolution, et l’Observatoire tombe sous la coupe d’une nouvelle institution : le Bureau des longitudes, créé par la Convention en 1795, qui régente toute l’astronomie. Dans le but de déterminer la nouvelle unité de longueur, le mètre, qui est alors défini comme le dix-millionième de la longueur du quart du méridien terrestre, les astronomes refont de 1792 à 1798 la mesure du méridien de Paris depuis Dunkerque, étendue jusqu’à Barcelone. Puis on décide de la prolonger jusqu’aux îles Baléares : la mesure est confiée à Jean-Baptiste Biot, aidé d’un jeune homme très prometteur, François Arago. Les circonstances font que ce dernier termine seul les mesures et parvient à rapporter en France en 1809 ses résultats et ses instruments, après d’incroyables péripéties maritimes. Il devient alors célèbre et va jouer un rôle prépondérant à l’Observatoire jusqu’à sa mort en 1853.

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Observatoire de Paris - crédits : Pascal Blondé/ Observatoire de Paris

Observatoire de Paris

Observatoire de Meudon - crédits : Frédéric Arenou/ Observatoire de Paris

Observatoire de Meudon

Radiotélescope de l’observatoire de Nançay - crédits : station de radioastronomie Nançay de l'observatoire de Paris/ CNRS/ Université d'Orléans

Radiotélescope de l’observatoire de Nançay

Autres références

  • FONDATION DE L'OBSERVATOIRE DE PARIS

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    Résolus à s'organiser sur le modèle des académies européennes, des savants français élaborent en 1665 le projet d'une Compagnie des sciences et des arts. L'un d'entre eux, Adrien Auzout, expose dans une épître à Louis XIV la nécessité d'un observatoire astronomique : «...

  • ARCHITECTURE (Thèmes généraux) - Architecture, sciences et techniques

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    • 6 médias
    ...que l'on songe par exemple à ces églises baroques où le traitement de la lumière revêt une importance extrême. Une mention spéciale doit être faite de l' Observatoire de Paris, projeté en 1666-1667 par Claude Perrault pour abriter les activités de l'Académie des sciences. L'édifice est en effet conçu comme...
  • AUZOUT ADRIEN (1622-1691)

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    L'œuvre d'Auzout ne peut être pleinement appréciée que lorsqu'on a compris le problème posé par la découverte de la lunette astronomique. Dès la fin du xvie siècle, Tycho Brahe avait établi des normes de précision pour les observations faites à l'œil nu au moyen de pinnules. Lorsqu'en...

  • CASSINI LES

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    • 514 mots

    Famille française représentée pendant quatre générations par des astronomes et des géodésiens.

    Jean-Dominique Cassini est né à Perinaldo, dans le comté de Nice, en 1625 et mort à Paris en 1712. Enseignant en Italie, il vient en France à la demande de Colbert, s'y installe et se fait naturaliser....

  • FONDATION DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

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    • 1 563 mots
    ...les savants étrangers perçoivent les plus importantes. Enfin, la fondation de l’Académie s’accompagne de la construction d’un observatoire – l’actuel Observatoire de Paris –, commencée dès 1667, et d’un laboratoire, destiné aux expériences. Une bibliothèque est aussi mise à la disposition des savants....