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OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est une institution internationale fondée en 1960, entrée en vigueur en 1961, sise à Paris. Sa mission, singulière et parfois méconnue, consiste à œuvrer à l’amélioration des politiques publiques de ses 38 États membres, à favoriser leur coopération économique et à assurer leur développement et celui de leurs partenaires. Avec les pouvoirs publics nationaux, les acteurs économiques et sociaux et les représentants de la société civile, elle propose des solutions et établit des standards internationaux dont la qualité est reconnue et sert la devise de l’organisation : « Des politiques meilleures pour une vie meilleure. » Dans les années 2010, l’OCDE a commencé à se défaire de l’image de « club de pays riches » en augmentant et en diversifiant ses membres ainsi qu’en se positionnant, à la suite de la grande crise financière de 2007-2008, comme un puissant aiguillon et un levier des travaux du G20. Elle est fréquemment citée pour ses travaux et ses recommandations.

Une institution née des ruines de la Seconde Guerre mondiale

L’OCDE tire ses origines de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), créée en 1948 afin de s’assurer de la mise en œuvre du plan Marshall. Ce dernier, adopté en 1947, avait pour objet d’œuvrer à la reconstruction de l’Europe occidentale d’après-guerre. Pour servir cet objectif, l’OECE promouvait le libre-échange entre ses 18 États membres européens fondateurs (incluant la Turquie, la Suisse, la Norvège et l’éphémère territoire libre de Trieste) en s’assurant de la baisse de leurs droits de douane et de l’accroissement de leurs volumes d’échanges. Son appui technique dans l’allocation des aides américaines et dans le développement du commerce européen a été une franche réussite : dès la fin de l’année 1950, 60 % des échanges intra-européens du secteur privé étaient libérés de droits de douane, une proportion portée à 89 % en 1959.

Le déclin de l’OECE tient à deux causes principales : la fin précoce du plan Marshall, en 1952, et la montée en puissance de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), dont l’OECE deviendra néanmoins, en quelque sorte, un plus modeste bras économique. Dans le même temps, le développement du marché commun européen et la création des institutions européennes par le traité de Rome (1957) ont posé un nouveau cadre pour la coopération européenne en matière économique et commerciale. L’OECE ne disparaît pas pour autant : elle participe aux travaux préfigurant l’Association européenne de libre-échange (AELE), puis est transformée, par la convention du 14 décembre 1960, en Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

La mission de la nouvelle institution, à laquelle se joignent les États-Unis, le Canada et, plus tard, le Japon et la Finlande, sera légèrement différente. Il ne s’agira plus seulement d’aider à la reconstruction des économies mais de les renforcer, de contribuer au développement de leurs partenaires et, toujours, de favoriser les échanges internationaux. Dès ses origines, l’OCDE regroupe des économies de marché et des démocraties libérales, ce qui la fait paraître comme un « club de pays riches ». Cette image n’est toutefois plus vraiment appropriée dans la mesure où l’organisation s’est élargie, après la chute de l’URSS, à des pays d’Europe centrale et orientale (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Pologne, Slovénie, Estonie, Lettonie, Lituanie), à des États d’Amérique latine (Mexique, Chili, Colombie, Costa Rica) et d’Asie-Pacifique (Corée du Sud). L’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, et Israël font également partie de l’OCDE.

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Écrit par

  • : enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l'université de Paris

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