OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)
Un institut de politiques publiques multilatéral
Concrètement, l’OCDE agit comme un institut de politiques publiques fournissant à ses États membres de très nombreuses statistiques et analyses susceptibles d’éclairer la conception de leurs politiques publiques et d’améliorer leur coopération sur des sujets d’intérêt commun. Parallèlement, l’organisation élabore et met continûment à jour plus de 450 standards (bonnes pratiques, normes administratives et de gouvernance) internationaux dans un grand nombre de domaines, allant du commerce à la fiscalité en passant par l’éducation, la recherche et l’agriculture, et qui sont souvent élaborés en partenariat avec des États non membres, dont la plupart des pays émergents. Son travail s’organise au sein de centaines de comités et groupes de travail nourris des analyses d’un secrétariat composé de plus de 3 000 fonctionnaires internationaux (économistes, juristes, etc.), sous la supervision d’un conseil qui en définit les orientations stratégiques.
Depuis sa création, l’Organisation n’a cessé de développer ses compétences sur un nombre croissant de politiques dites structurelles (emploi, éducation, fiscalité, logement) et s’est imposée comme une source d’expertise particulièrement reconnue dans les champs du commerce, de l’investissement, de la gouvernance ou du développement. De plus, l’OCDE abrite et/ou anime plusieurs agences, comités et centres, certains fondés par l’organisation elle-même, dotés d’un degré variable d’autonomie et de pouvoir, tels que le Comité d’aide au développement (1961), l’Agence internationale de l’énergie (1974) ou le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux (1989). Elle garde la Convention internationale contre la corruption (signée en 1997 par 44 pays) et anime le Forum international des entreprises.
Cependant, l’institution n’a pas toujours eu une influence à la hauteur de ses attentes. Dans le contexte de la « mondialisation triomphante », des années 1980 à la grande crise financière de 2007-2008, nombreux ont été ceux parmi les fonctionnaires nationaux, voire internationaux, qui n’ont vu en elle qu’une « boîte à statistiques » et un relais bienvenu de meilleures pratiques. Il est également certain que l’OCDE est un forum aux procédures lentes et lourdes en raison de son système de vote par consensus et qu’elle ne dispose ni de pouvoir exécutif ni de capacité de prêt, ce qui limite son pouvoir. Sur la période contemporaine, l’échec de la négociation de l’accord multilatéral sur l’investissement (AMI), en 1998, a pu franchement mettre en doute son utilité.
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Écrit par
- Olivier MARTY : enseignant en économie européenne à Sciences Po et à l'université de Paris
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