ARCTIQUE OCÉAN
Géomorphologie
Littoraux
Les plages arctiques connaissent, en été, des alternances fréquentes de gel et de dégel qui fragmentent cailloux et roches. Les graviers et sables ainsi libérés sont emportés vers le large par les glaces, lors de la débâcle, mais les glaces ne peuvent guère que longer les côtes, et ce n'est donc que sur les plateaux continentaux que tombe la pluie des sédiments glacio-marins.
Plateaux continentaux
Devant les côtes alaskiennes et sibériennes, le plateau continental est très large (750 km en moyenne) et très peu profond, son rebord étant vers 70 m. Il ne porte que des traces de glaciations très anciennes et celles d'un modelé fluviatile contemporain des dernières régressions marines.
Au contraire, les plateaux continentaux européens, groenlandais et canadiens portent les traces d'une glaciation récente qui a façonné de larges et profondes vallées en auge, et qui est responsable des profondeurs relativement importantes auxquelles se trouve le rebord des plateaux, le poids des glaciers ayant entraîné un enfoncement isostasique qui n'a pas encore été compensé par la remontée entamée depuis une dizaine de milliers d'années.
Devant l'archipel arctique canadien, le rebord se trouve ainsi à 550 m de profondeur et même 650 m là où convergeaient les principaux glaciers ; la partie externe du plateau, au-dessous de 425 m de profondeur, offre les traits habituels des plateaux continentaux ; la partie interne est aussi accidentée que les terres émergées voisines.
À la différence des plateaux continentaux canadiens et groenlandais, qui sont étroits (environ 200 km), ceux d'Europe sont très larges, 1 000 km en général : ce sont les mers épicontinentales de Barents et de Kara. Les fonds sont extrêmement variés, avec des vallées et des chaînes de collines, des moraines frontales submergées et les traces de littoraux anciens plus ou moins déformés.
Bassins profonds
Les plaines abyssales des bassins océaniques profonds sont en général à des profondeurs voisines de 4 000 m, et leurs sédiments, mélange de sédiments glacio-marins ou biogènes tombés en pluie et d'apports latéraux venus des plateaux continentaux voisins, sont disposés selon des pentes très douces, aboutissant, pour les moins profondes de ces plaines, à des chenaux par lesquels elles se déversent dans les plus profondes.
Sur les reliefs qui séparent ces plaines, et qui ne reçoivent pas d'apports latéraux, la sédimentation semble ne se faire qu'à la vitesse de 1,5 mm par millénaire. Dans les plaines, elle peut atteindre 5 mm par millénaire.
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Écrit par
- Robert KANDEL : directeur de recherche honoraire du C.N.R.S., laboratoire de météorologie dynamique, École polytechnique, Palaiseau
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
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