ARCTIQUE OCÉAN
Découverte et utilisation
Histoire de l'exploration
C'est vers le xvie siècle que des explorations méthodiques ont été entreprises pour découvrir des routes nouvelles vers l'Orient soit par le passage du Nord-Est (en contournant l'Eurasie), soit par le passage du Nord-Ouest (en contournant l'Amérique).
C'est celui-ci que cherchait, en 1497, Jean Cabot sur les côtes du Labrador. Mais bien que John Davis ait atteint, dès 1587, la latitude 720 nord sur les côtes occidentales du Groenland, et que les expéditions de Henry Hudson, de William Baffin, et de Smith aient précisé ce qu'on savait de l'archipel arctique canadien, ce n'est qu'en 1854 que McClure parvint à franchir celui-ci, mais à pied ; il fallut attendre l'expédition de Roald Amundsen sur la Gjøa, de 1903 à 1906, pour qu'un navire franchisse enfin le passage du Nord-Ouest.
Hugh Willoughby, en 1553, et Willem Barents, en 1596, commencèrent la recherche du passage du Nord-Est. Maintes expéditions russes, autrichiennes ou américaines suivirent, et enfin, en 1879, Adolf Nordenskjöld, parti l'année précédente du cap Nord, atteignait le détroit de Béring. La course au pôle occupa ensuite les esprits, et il fut atteint en avril 1909 par Robert Peary, parti à pied de la terre d'Ellesmere.
Depuis la dérive du Fram, de 1893 à 1896, on savait qu'il existait dans l'Arctique des profondeurs importantes, justifiant le nom d'océan. Mais ce n'est qu'en 1948 que fut découverte par les Soviétiques la chaîne de Lomonossov, et seule l'utilisation combinée, depuis 1958, de stations dérivantes installées sur des îles de glace et de sous-marins ou de brise-glace atomiques a permis d'entreprendre une étude scientifique rationnelle.
Utilisation de l'océan Arctique
L'océan Arctique est le seul à avoir fait l'objet de tentatives d'appropriation : l'U.R.S.S. s'est déclarée, en 1926, souveraine de la partie de l'Océan comprise entre ses côtes et le pôle.
La navigation le long des deux passages est demeurée difficile. Ce n'est guère que le long des côtes sibériennes que des transports réguliers sont effectués par mer, mais plutôt pour la desserte des ports sibériens que pour une liaison Atlantique-Pacifique.
Les vastes plateaux continentaux de la mer de Barents, de la mer de Kara et de la mer des Tchouktches sont en été de bons terrains de pêche. On chasse également les phoques et les morses, surtout sur les côtes canadiennes. Ailleurs, la faune est moins riche et la navigation trop difficile.
La mer de Barents est assez riche en nodules de manganèse, mais leur exploitation ne semble pas avoir été entreprise jusqu'ici.
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Écrit par
- Robert KANDEL : directeur de recherche honoraire du C.N.R.S., laboratoire de météorologie dynamique, École polytechnique, Palaiseau
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
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