ATLANTIQUE OCÉAN
Biologie
Dans l'Atlantique, les éléments nutritifs sont abondants, en surface, le long des côtes africaines, à cause des remontées d'eau profonde. Corrélativement, le phytoplancton y abonde, les plus fortes densités étant atteintes entre 100 et 300 de latitude, tant au nord qu'au sud. Mais le phytoplancton, parmi lequel les Diatomées jouent le rôle le plus important, ne représente pas à lui seul le règne végétal ; les algues sont, sur les côtes de l'Atlantique, mais aussi en son centre (mer des Sargasses) très bien représentées, tant sous la forme d'algues brunes que sous celle d'algues calcaires (notamment les Lithothamniées qui forment le maerl des côtes de Bretagne, par exemple).
La faune n'est pas moins bien représentée : le zooplancton est abondant sur les côtes d'Afrique, mais aussi dans l'Atlantique nord, surtout sur les plates-formes continentales, où les chaînes biologiques auxquelles il donne naissance sont très exploitées par l'homme. Sur ces plates-formes, la pêche porte d'une part sur les crustacés et les poissons de chalut, qui sont liés au fond, et d'autre part sur des poissons migrateurs, qui se groupent dans des eaux de température et de salinité aussi proches que possible d'un certain idéal, sauf à l'époque de la reproduction où ils se dispersent dans des eaux moins denses.
La sardine, le hareng, le maquereau effectuent ainsi de petites migrations régionales saisonnières ; les thons, au contraire, font de grandes migrations, tel le thon blanc qui se tient toujours à la limite des eaux transgressives nord-atlantiques, tièdes. De même le merlu suit-il ces eaux transgressives, alors que la morue les fuit et reste dans les eaux froides. D'autres poissons migrent vers les rivières pour y frayer, tels les saumons. D'autres encore, comme les anguilles, vont frayer dans l'océan : les femelles vivent dans les rivières, les descendent à l'automne et se rendent, accompagnées des mâles, sous la mer des Sargasses, où a lieu le frai : les alevins font alors partie du plancton, et sont ramenés par les courants vers les côtes, d'où ils gagneront les rivières. Cette reproduction sous la mer des Sargasses intéresse aussi bien l'anguille européenne que l'anguille américaine : la seule différence réside dans la température des eaux de frai, l'anguille américaine les préférant plus chaudes.
Les mammifères marins sont surtout abondants dans les eaux froides des deux extrémités de l'Atlantique, mais fréquentent aussi (de moins en moins) les côtes africaines les plus riches en plancton ; les phoques sont les plus ubiquistes des Pinnipèdes. Quant aux Cétacés, ils effectuent de grandes migrations en suivant le déplacement des zones climatiques et des eaux : en été vers les eaux polaires, où ils trouvent de la nourriture en abondance, en hiver vers les eaux tropicales, où ils se reproduisent. Leur maigreur à cette époque fait que ce n'est que dans les eaux froides qu'on les pêche.
Les oiseaux sont nombreux, mais liés à la présence de rivages ou d'îlots. Aussi y en a-t-il moins en Atlantique sud, où cependant on doit noter que les pingouins antarctiques se rencontrent sur les côtes d'Afrique jusqu'au-delà du tropique. L'Atlantique nord est beaucoup plus riche : mouettes et goélands, guillemots, pétrels, cormorans sont les plus connus. Ces oiseaux connaissent aussi des migrations importantes : certaines espèces se reproduisent en été dans les régions arctiques, et vont se nourrir en hiver dans les régions tropicales ; les migrations sont d'ailleurs bien plus longues du côté américain, où certaines espèces arctiques vont jusqu'à l'Amazone.
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Écrit par
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
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