Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

OCÉAN ET MERS (Eaux marines) Propriétés

Température

La température des eaux de l'océan résulte de l'action de facteurs antagonistes, les uns d'échauffement (absorption des radiations provenant du Soleil et du ciel, transfert par convection à partir de l'atmosphère, condensation de la vapeur d'eau, transformation en chaleur de l'énergie des vents agissant sur la surface), les autres de refroidissement (rayonnement de grande longueur d'onde à partir de la surface de l'océan, transfert par convection vers l'atmosphère, évaporation).

Eaux de surface : température - crédits : Encyclopædia Universalis France

Eaux de surface : température

En surface, la température moyenne de l'eau croît, naturellement, des latitudes élevées vers les latitudes basses, depuis des valeurs faiblement négatives (de — 1 à — 1,5 0C) pour les mers polaires jusqu'à près de 30 0C dans certaines aires équatoriales (fig. 3) ; l'équateur thermique est d'ailleurs légèrement décalé vers le nord par rapport à l'équateur géographique. La température de surface est évidemment affectée par les échanges thermiques entre l'eau et l'atmosphère, tant à l'échelle saisonnière qu'à l'échelle de l'alternance des jours et des nuits. Sauf dans les cas où des phénomènes dynamiques provoquent, en un point donné, un remplacement saisonnier des masses d'eau, les températures de surface sont toujours plus élevées en saison chaude qu'en saison froide ; la variation annuelle est faible dans les eaux polaires et dans les eaux tropicales et équatoriales (en général de l'ordre de 1 à 3 0C) ; dans les mers tempérées, l'écart saisonnier est beaucoup plus grand : 8 0C pour la Manche, de 12 à 13 0C pour la Méditerranée. Les fluctuations diurnes, qui sont beaucoup plus faibles et n'affectent que la couche la plus superficielle, n'atteignent pas 1 0C dans les eaux du large ; dans certaines aires côtières peu profondes, elles peuvent avoisiner 5 0C et être fortement perturbées par les mouvements de masses d'eaux dus aux marées, lorsque celles-ci ont une amplitude assez importante.

En profondeur on observe, d'une façon générale, un abaissement de la température jusqu'aux environs de 4 000 mètres ; au-delà, l'augmentation de la pression hydrostatique élève graduellement la température et l'on est donc amené à distinguer la température in situ de l'eau, de celle qu'elle acquiert lorsqu'elle est soustraite à l'effet de la pression et qu'on appelle la température potentielle : par exemple, une eau prélevée à 6 000 mètres de profondeur, de densité 1,028, ayant une température de 2 0C, subit quand on la ramène à la surface un abaissement de 0,625 0C, ce qui lui donne une température potentielle de 1,375 0C.

Thermoclines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Thermoclines

Même en dehors des cas particuliers qui seront évoqués plus loin, la température ne diminue pas régulièrement avec les profondeurs croissantes ; une coupe verticale de température dans les eaux du large montre en effet toujours une et généralement deux ou même plusieurs discontinuités plus ou moins accusées, appelées thermoclines (fig. 4). On admet généralement qu'il existe sur une grande partie de la surface de l'océan planétaire une thermocline permanente, c'est-à-dire qui n'est pas affectée par les fluctuations saisonnières ; sa limite supérieure se trouve vers 100 mètres dans les régions équatoriales, où elle est peu épaisse mais présente un gradient thermique accentué ; dans les eaux des hautes latitudes, la thermocline principale ne dépasse pas 30 mètres, tandis qu'aux latitudes moyennes, sa profondeur et son intensité varient en fonction des saisons. Une autre thermocline importante sépare les eaux de surface et subsurface des eaux intermédiaires. Vers 55 à 600 nord et sud, ces thermoclines remontent, et se manifestent alors en surface par des fronts thermiques intenses. Dans les régions[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : membre de l'Institut de France, commandeur de la Légion d'honneur, professeur émérite de l'université de la méditerranée Aix-Marseille-II

Classification

Médias

Eaux de surface : salinité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Eaux de surface : salinité

Distribution de l'oxygène dissous - crédits : Encyclopædia Universalis France

Distribution de l'oxygène dissous

Eaux de surface : température - crédits : Encyclopædia Universalis France

Eaux de surface : température

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

    • Écrit par
    • 7 916 mots
    • 26 médias

    Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).

    La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations...

  • ACIDIFICATION DES OCÉANS

    • Écrit par
    • 2 201 mots
    • 5 médias

    Par sa capacité à dissoudre les gaz atmosphériques responsables de l'effet de serre, l'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat. Toutefois, l'absorption de l'excès de dioxyde de carbone (CO2) rejeté par les activités humaines (anthropiques) depuis 1850...

  • ADRIATIQUE MER

    • Écrit par
    • 692 mots

    La mer Adriatique est un bras de la mer Méditerranée situé entre les péninsules italienne et balkanique. À son extrémité sud-est, le canal d'Otrante la relie à la mer Ionienne. Elle mesure environ 800 kilomètres de longueur, avec une largeur moyenne de 160 kilomètres, une profondeur maximale de...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par , , , , , , et
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Les plaines côtières de l'Atlantique et du golfe du Mexique se suivent du New Jersey au Yucatán. Leur genèse est étroitement liée à l'évolution de l'Atlantique et aux transgressions et régressions marines qui se sont succédé depuis le Jurassique.
  • Afficher les 130 références