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OCÉAN ET MERS (Vie marine) L'écosystème marin

Particularités du monde vivant

Une particularité des organismes marins est leur gamme de taille très étendue, depuis le picophytoplancton, dont le diamètre est inférieur au micromètre, jusqu'aux plus grands cétacés comme le rorqual bleu qui peut atteindre plus de 30 mètres de longueur et un poids de plus de 130 tonnes. Il en résulte une chaîne alimentaire comportant plusieurs niveaux : picophytoplancton → microzooplancton → prédateurs microphages → prédateurs macrophages → super prédateurs, ou phytoplancton → zooplancton → prédateurs planctonophages → prédateurs macrophages → super prédateurs.

Chaîne alimentaire dans le domaine pélagique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Chaîne alimentaire dans le domaine pélagique

Chaîne alimentaire dans le domaine benthique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Chaîne alimentaire dans le domaine benthique

Il existe, par ailleurs, des chaînes trophiques raccourcies, comme celle qui, partant du phytoplancton, passe par le zooplancton et le micronecton (le krill Euphausia superba) avant d'aboutir aux plus grands êtres vivants actuels, les grands cétacés.

Une seconde différence par rapport au milieu continental est le degré de couplage entre la production primaire de surface du phytoplancton et les animaux benthiques qui se nourrissent de minuscules cadavres et de petits excréments provenant de la surface : sur le plateau continental, le couplage entre les producteurs primaires et les herbivores est excellent, et le rendement de transfert entre la surface et le fond est de l'ordre de 80 à 90 p. 100. Les migrations verticales ontogéniques (les larves de nombreux animaux benthiques viennent se développer dans la couche de surface avant de regagner le fond où elles se métamorphosent et mènent leur vie d'adultes) ou liées à la photopériode favorisent le transfert de la matière organique végétale produite en surface sur les fonds du plateau continental. Dans les grandes profondeurs, les particules provenant de la surface doivent d'abord parcourir une colonne d'eau de quelques kilomètres de hauteur. Au cours de ce lent trajet – 2 à 3 kilomètres par mois – elles sont, bien entendu, attaquées par des bactéries décomposeuses qui dégradent la matière organique en libérant des sels nutritifs, de sorte que la proportion de matière organique parvenant au fond est 10 à 20 p. 100 de la quantité ayant quitté la surface ; et tout n'est pas consommé par les animaux benthiques profonds : une partie est enfouie dans les sédiments, une autre partie est remise en suspension par les mouvements des animaux et entraînée plus loin. Le couplage entre la production de surface et les consommateurs vivant sur le fond est, dans ce cas, très réduit.

L'activité des bactéries décomposeuses dans toute la masse des eaux explique que, contrairement au milieu terrestre, l'océan est caractérisé par une proportion élevée de matière organique non vivante (généralement à l'état dissous) : pour l'énorme volume de 1 milliard 370 millions de kilomètres cubes d'eau de l'océan mondial (1 370.1015 m3), cette proportion est des quatre cinquièmes de la quantité totale de matière organique vivante et non vivante, à l'état figuré ou dissous. En d'autres termes, la totalité de la biomasse vivante des océans représente le quart de la matière organique morte, particulaire et dissoute. Bien entendu, cette situation a conduit les biochimistes à s'interroger sur le fonctionnement du cycle de la matière organique dans l'océan. Cette quantité importante de matière organique est-elle exploitée par des animaux, et si oui, lesquels ? Jusqu'à présent, on ne dispose que de rares informations sur ce sujet. Ainsi, devant l'absence de tube digestif chez les animaux appartenant au groupe des vers pogonophores – classé dans une famille d'annélides polychètes, celle des Siboglinidés –, on avait supposé qu'ils se nourrissaient de matière organique dissoute ou microparticulaire absorbée par leurs panaches tentaculaires ; en réalité, nous savons aujourd'hui que ces animaux sont nourris[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de la Méditerranée, Marseille

Classification

Média

Domaines océaniques et subdivisions - crédits : Encyclopædia Universalis France

Domaines océaniques et subdivisions

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

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    Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).

    La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations...

  • ACIDIFICATION DES OCÉANS

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    Par sa capacité à dissoudre les gaz atmosphériques responsables de l'effet de serre, l'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat. Toutefois, l'absorption de l'excès de dioxyde de carbone (CO2) rejeté par les activités humaines (anthropiques) depuis 1850...

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    Les plaines côtières de l'Atlantique et du golfe du Mexique se suivent du New Jersey au Yucatán. Leur genèse est étroitement liée à l'évolution de l'Atlantique et aux transgressions et régressions marines qui se sont succédé depuis le Jurassique.
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