OCÉAN ET MERS (Vie marine) Vie benthique
Reproduction et développement larvaire
Quand une espèce benthique a résolu ces deux problèmes, trouver à « se loger » et trouver une nourriture convenable en qualité et en quantité, il lui reste à assurer son avenir, c'est-à-dire à se reproduire ; pour cela deux procédés sont possibles, la multiplication asexuée et la reproduction sexuée.
La multiplication asexuée est un processus relativement simple et, dans l'immense majorité des cas, plus rapide que la sexualité. Elle existe chez d'assez nombreuses algues unicellulaires, ou même supérieures, ainsi que chez certaines phanérogames marines. Chez les animaux, elle caractérise bien entendu toutes les formes coloniales (hydroïdes, alcyonaires, zoanthaires, bryozoaires, ascidies composées), mais aussi certaines formes dites sociales, chez lesquelles les individus sont seulement juxtaposés (diverses polychètes, phoronidiens, certaines ascidies). La multiplication asexuée, répandue surtout parmi les formes sessiles, représente un processus avantageux pour l'occupation d'une surface maximale du substrat dans le minimum de temps.
La reproduction sexuée implique des mécanismes autrement complexes et délicats. Et, tout d'abord, il faut que l'individu se trouve dans une ambiance favorable vis-à-vis de divers facteurs du milieu, notamment la température. Il y a des marges thermiques, souvent assez limitées, qui conditionnent toutes les phases de la reproduction sexuée : la maturation des produits sexuels, leur émission dans le milieu extérieur s'il n'y a pas accouplement, la fécondation, et, de façon plus stricte encore, les premiers stades du développement de l'œuf fécondé. Ainsi s'explique la distribution géographique des espèces, pas seulement benthiques du reste, dans les mers froides, chaudes, tempérées (ces dernières caractérisées par des écarts saisonniers plus ou moins importants de la température). Ainsi s'explique aussi que la plupart des espèces ne se reproduisent qu'à une période déterminée de l'année, période qui correspond justement aux températures optimales des phases initiales de la reproduction énumérées précédemment. Chez les espèces benthiques, l'hermaphrodisme est assez répandu, surtout parmi les formes fixes ; il est évident que le rendement de la reproduction sexuée s'en trouvera doublé, bien que la fécondation croisée demeure la règle.
Une fois que les œufs ont été fécondés et que l'embryon a commencé à se développer, le problème de l'avenir de l'espèce n'est pas résolu pour autant. Évidemment, chez les espèces vivipares, ou chez celles dites à développement direct, espèces dont les jeunes sont identiques, à la taille près, à leurs géniteurs, ces jeunes se trouvent ipso facto libérés dans un milieu convenant à l'espèce puisque les géniteurs ont pu y vivre et s'y reproduire. Toutefois il faut souligner que cette sécurité relative du développement a une contrepartie dans le fait que, chez ces espèces, la fécondité est toujours assez faible. La plupart du temps, les œufs ont été libérés dans le milieu, soit qu'ils flottent au voisinage de la surface, soit qu'ils soient déposés sur le fond, groupés ou non en pontes (parfois protégées par des dispositifs divers). Au cours d'une première phase de développement, l'embryon vit aux dépens des réserves de l'œuf, puis celui-ci éclôt et il en sort une larve, dont souvent la morphologie diffère profondément de celle de l'individu parfait, et qui mène pendant un temps plus ou moins long (de quelques heures à quelques mois) une vie planctonique. Fréquemment, il existe plusieurs formes larvaires au cours du développement, par exemple chez les crustacés (larves nauplius, zoé et mysis). Arrivées au terme de leur vie planctonique, les larves subissent une métamorphose, à la fois morphologique, écologique (passage de la vie pélagique à la[...]
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Écrit par
- Lucien LAUBIER : professeur émérite à l'université de la Méditerranée, Marseille
- Jean-Marie PÉRÈS : membre de l'Institut de France, commandeur de la Légion d'honneur, professeur émérite de l'université de la méditerranée Aix-Marseille-II
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