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INDIEN OCÉAN

Géomorphologie et sédiments

Océan indien : sédiments - crédits : Encyclopædia Universalis France

Océan indien : sédiments

Les grands reliefs linéaires issus de l'histoire géophysique de l'océan Indien morcellent celui-ci et conditionnent la répartition des sédiments. Trois éléments de dorsale médio-océanique, se rejoignant près de l'île Rodriguez, présentent les traits caractéristiques des dorsales ; sans doute le fossé axial n'a pas été mis en évidence sur toute la longueur de ces reliefs, pas plus que les réseaux d'anomalies magnétiques ; mais c'est que les levés récents et systématiques sont rares dans cette région, et rien ne permet de penser que ces dorsales puissent différer sensiblement de leurs homologues mieux connues de l'Atlantique ou du Pacifique oriental. Elles sont fragmentées par des failles de raccord, que jalonnent des accidents de relief parfois vigoureux. Là encore, on est loin de les avoir toutes cartographiées. Les principales ont donné naissance à des îles volcaniques telles que Rodriguez, Saint-Paul ou Marion. L'une des particularités des dorsales de l'océan Indien est leur relative étroitesse : leurs flancs plongent assez rapidement sous les plaintes abyssales voisines.

Les régions de profondeur moyenne (entre 1 000 et 4 000 m), comme les dorsales, la ride de Nonantest et les parties déprimées des arcs insulaires, portent des sédiments très riches en foraminifères calcaires, essentiellement des globigérines.

Les plaines abyssales sont nombreuses, mais souvent exiguës. Presque toutes comportent des zones centrales où la profondeur dépasse 5 000 m, ce qui implique que les organismes calcaires sont dissous avant d'atteindre le fond, de sorte que seuls les argiles et les organismes siliceux forment les sédiments abyssaux. Entre l'équateur et 200 de latitude sud, c'est-à-dire dans la zone où les radiolaires sont assez abondants dans le plancton, les boues rouges en contiennent une proportion appréciable (de l'ordre de 10 p. 100). Hors de cette zone, les boues rouges sont presque purement argileuses. Au sud du parallèle 500 sud, on retrouve des organismes siliceux, des diatomées cette fois, qui, abondantes dans les eaux froides de surface, constituent plus de 30 p. 100 de la fraction fine du sédiment (à quelque profondeur que ce soit). Mais il s'y ajoute des éléments grossiers, terrigènes, d'origine glacio-marine.

Les températures élevées et régulières des eaux superficielles dans la majeure partie de l'océan favorisent le développement des coraux : les côtes, sauf près du débouché des grands fleuves turbides, et surtout les îles sont ourlées de récifs coraliens, et les plateaux des Maldives, des Laquedives, des Seychelles, des Comores, etc., comportent un grand nombre d'atolls. Les sédiments terrigènes n'occupent d'importantes surfaces que devant les côtes asiatiques. Au débouché de l'Indus et à celui du Gange, les masses considérables d'alluvions transportées par ces fleuves forment, en mer Arabique et dans le golfe du Bengale, des cônes alluviaux qui masquent entièrement l'escarpement continental, et s'étendent en pente douce jusqu'aux plaines abyssales, à 1 500 ou 2 000 km des embouchures. Les éléments terrigènes, qui dominent absolument jusque vers 2 000 m de profondeur, sont ensuite mêlés de boues à globigérines. Sur ces deux cônes, les eaux fluviales les plus turbides peuvent, saisonnièrement, cheminer au ras du fond, et y ont façonné des canyons sous-marins dont le mieux connu est celui du Gange (Swatch of no ground ; cf. canyons sous-marins, deltas).

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Médias

Gondwana - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gondwana

Océan indien : température des eaux de surfaces - crédits : Encyclopædia Universalis France

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