- 1. Des populations peu nombreuses mais variées
- 2. Une croissance démographique rapide
- 3. Les transformations de la vie rurale
- 4. La pêche, une ressource d'avenir
- 5. La faiblesse des mines et de l'industrie
- 6. L'essor du transport aérien et le rôle croissant du tourisme
- 7. Fragilité économique et marginalisation géopolitique
- 8. Bibliographie
OCÉANIE Géographie humaine
Depuis la Seconde Guerre mondiale, le monde Pacifique s'est affirmé au fil des décennies et, malgré guerres, révolutions et crises, comme un espace d'avenir qui connaît actuellement à la fois un fort essor économique d'ensemble et un poids croissant dans la politique internationale. Les deux premières puissances économiques mondiales au début du xxie siècle, les États-Unis et le Japon, sont riveraines du Pacifique, mais elles ne sont plus seules à compter. Au formidable essor de la Chine continentale qu'est venu renforcer Hong Kong s'ajoute tout un ensemble de puissances qui pèsent aujourd'hui sur l'échiquier politique et économique international, que ce soit la façade asiatique – Corée du Sud, Taïwan, Indonésie, Thaïlande, Malaisie, Singapour –, mais aussi de plus en plus les Philippines ou le Vietnam ; à l'ouest et au sud-ouest, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ; et sur la rive américaine, le Canada, le Mexique ou encore le Chili.
Tout cela semble placer les multiples petites îles et archipels qui s'éparpillent sur les immensités de l' océan Pacifique dans une position favorable et leur a permis longtemps de bénéficier d'un intérêt international sans commune mesure avec leur taille souvent minuscule, la faiblesse de leur population et la modestie de leurs ressources. Si on exclut bien sûr l'Australie et la Nouvelle-Zélande, toute l'Océanie insulaire, y compris la vaste Papouasie - Nouvelle-Guinée, atteint à peine les 10 millions d'habitants. Mais, aujourd'hui, l'intérêt pour ces terres isolées a un peu faibli, d'autant que les nouveaux petits États ont révélé peu à peu des faiblesses internes qui ont compromis leur image.
Cependant, les domaines insulaires du Pacifique méritent qu'on s'y attache quand ce ne serait que par l'extraordinaire diversité des situations qu'ils présentent : on trouve en Océanie des îles riches, voire très riches, et des îles pauvres, des îles qui vivent de l'agriculture et de la pêche et d'autres qui sont pleinement insérées dans la civilisation « postindustrielle » des villes et des services, des îles à population homogène et d'autres avec deux, trois composantes ethniques ou plus encore, des îles ou archipels qui sont devenus des micro-États indépendants, tandis que d'autres se sont au contraire plus ou moins intégrés au sein de grandes puissances, sans oublier qu'à ces contrastes s'ajoutent ceux qui sont nés de la nature physique elle-même, îles grandes ou petites, hautes ou basses, etc.
Des populations peu nombreuses mais variées
Ce qui est frappant tout d'abord en Océanie, c'est la faiblesse numérique des populations : toutes les îles et tous les archipels, de la Nouvelle-Guinée aux Hawaii, de l'île de Pâques aux Salomon, réunissent à peine 10 millions d'habitants. Plus de la moitié du total d'ailleurs est à mettre au compte de la Papouasie - Nouvelle-Guinée, et ensuite seules les Hawaii dépassent le million d'habitants. À l'autre extrémité apparaissent des « États » comme Tuvalu ou Nauru qui n'excèdent pas... 14 000 habitants.
Pourtant, ce petit nombre recouvre une grande diversité, d'abord dans la composition ethnique. Les populations indigènes elles-mêmes, celles qui étaient implantées depuis des siècles ou des millénaires dans pratiquement toutes les îles du Grand Océan, si isolées qu'elles fussent au moment de l'arrivée des Européens, sont en fait, on le sait, très variées. Traditionnellement, on les divise en trois ensembles (les aborigènes australiens mis à part) : Mélanésiens, Polynésiens et Micronésiens, en fonction de critères ethniques, linguistiques et géographiques qui ne sont certes pas absolus et laissent place à de nombreuses formes de transition et de métissage.[...]
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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