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OCÉANIE Géographie humaine

Les transformations de la vie rurale

Là encore, on ne peut qu'être frappé par la diversité des situations suivant les archipels. Dans bon nombre d'entre eux, la population rurale reste très largement prépondérante : 86,6 p. 100 du total en Papouasie - Nouvelle-Guinée en 2005, 83,5 p. 100 aux Salomon, 77,7 p. 100 aux Samoa. C'est que l'agriculture vivrière y emploie encore la majorité de la population. Presque partout, les cultures de base sont les racines et les tubercules : igname, taro, patate douce et, d'introduction plus récente mais en plein développement, manioc. Toutes sont des plantes généreuses qui ont des rendements élevés et n'exigent donc la mise en culture que de petites surfaces. Il s'y adjoint le bananier, le palmier sagoutier en Nouvelle-Guinée, le pandanus particulièrement utilisé dans les atolls, l'arbre à pain et surtout le cocotier, partout présent dans les régions littorales et dont l'importance est essentielle pour les atolls. En complément figurent la canne à sucre, le maïs et aussi le tabac, un genre de poivrier qui donne dans nombre d'archipels la boisson des fêtes et cérémonies traditionnelles (kava) et, en Mélanésie occidentale, le bétel. Cette agriculture indigène reste un peu sommaire (cultures itinérantes sur défrichements forestiers temporaires) là où la pression démographique est la plus faible. Mais elle a su évoluer ailleurs vers des formes beaucoup plus élaborées, avec la construction de grands billons pour les ignames, de véritables casiers inondables pour le taro, voire de terrasses sur les pentes, et présente souvent une véritable organisation de l'espace en terroirs différenciés (Samoa). Enfin, les montagnards de Nouvelle-Guinée ont constitué en altitude (de 1 500 à 2 500 m) de beaux paysages de bocage où ils cultivent notamment la patate douce et élèvent des porcs.

La classique concentration des villages indigènes en position littorale est liée pour une bonne part au rôle de la petite pêche dans le lagon et autour du récif-barrière. Celle-ci fournit en effet un complément en protéines important. L'élevage traditionnel est limité aux volailles et surtout aux porcs, sacrifiés en grande quantité en Mélanésie au moment des fêtes rituelles. La seule Papouasie - Nouvelle-Guinée en compterait deux millions environ. Il s'y ajoute parfois quelques bovins élevés sous les cocotiers. Au total, l'alimentation est en général suffisante en quantité et assez variée, et l'Océanie insulaire n'est pas un domaine de la faim, sauf en cas de catastrophe climatique.

Les horizons de l'agriculture indigène se sont singulièrement élargis avec l'introduction par les Européens de cultures nouvelles à vocation commerciale qui ont été insérées dans les systèmes traditionnels. Le café était ainsi devenu la ressource essentielle des réserves mélanésiennes de Nouvelle-Calédonie, mais il ne compte plus guère aujourd'hui. Dans les années 1980, le café s'est considérablement développé dans les hautes terres de Papouasie - Nouvelle-Guinée, dont il constitue la première ressource agricole exportée (60 000 tonnes, 22e rang mondial en 2005). Surtout, un certain nombre de cultures vivrières sont devenues en même temps productions pour le commerce national (ravitaillement des villes) et international : bananes des Samoa et des Fidji pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et un peu partout coprah exporté vers les pays industrialisés pour la fabrication du savon et de la margarine, et qui donne le gros des ressources monétaires de nombreuses communautés villageoises.

Mais le coprah n'est pas fourni que par les paysans indigènes, car il existe aussi de grandes cocoteraies exploitées par de puissantes sociétés privées (Levers aux Salomon, aujourd'hui associée à l'État) ou par les États eux-mêmes (Western[...]

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Océanie : entités territoriales - crédits : Encyclopædia Universalis France

Océanie : entités territoriales

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Fidji, transport de canne à sucre

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