- 1. Des populations peu nombreuses mais variées
- 2. Une croissance démographique rapide
- 3. Les transformations de la vie rurale
- 4. La pêche, une ressource d'avenir
- 5. La faiblesse des mines et de l'industrie
- 6. L'essor du transport aérien et le rôle croissant du tourisme
- 7. Fragilité économique et marginalisation géopolitique
- 8. Bibliographie
OCÉANIE Géographie humaine
La pêche, une ressource d'avenir
Les populations indigènes associent traditionnellement l'agriculture et la petite pêche dans le lagon et autour du récif-barrière, là où il y a une vie importante, tandis que les eaux bleues du plein océan aux latitudes tropicales sont finalement très pauvres. Cela fournit un complément alimentaire important et, occasionnellement, du poisson frais à vendre. Il s'y ajoute l'apport de quelques pêcheurs professionnels (petits bateaux palangriers à Papeete ou à Nouméa, par exemple) et le poisson capturé par les plaisanciers et les amateurs. Néanmoins, depuis quelques années, on assiste dans nombre d'États et de territoires océaniens à un développement non négligeable de la pêche industrielle du thon, en Papouasie - Nouvelle-Guinée notamment (223 650 t en 2005), au Vanuatu (85 000 t), et dans une moindre mesure aux îles Marshall (56 100 t), dans les États fédérés de Micronésie (27 000 t) et aux Salomon (24 150 t). Cela correspond en général à l'armement de quelques navires senneurs à fort rendement par comparaison avec les petits palangriers qui continuent à fournir l'essentiel des apports aux Fidji, à Hawaii, au Kiribati, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie, ou encore aux Samoa et aux Tonga.
En fait, l'essentiel des pêches thonières dans le Pacifique est réalisé non pas par les États insulaires océaniens, mais par les grands États riverains, surtout asiatiques (par ordre d'importance, en 2002, Japon, Taïwan, Indonésie, Corée et Philippines, loin devant le Mexique et les États-Unis). Comme les petits États océaniens disposent, grâce au nouveau droit de la mer (1982), d'immenses zones économiques exclusives (Z.E.E.) qu'ils n'ont pas les moyens techniques et économiques d'exploiter, ils monnaient leurs droits auprès des grands pays spécialisés dans ce type d'activité. Dès les années 1950, les Japonais avaient obtenu le droit d'implanter des bases de pêche dans certains archipels comme les Nouvelles-Hébrides (Santo) et les Fidji (Levuka), et plus tard avec Salomon (Tulagi, Noro). Le poisson pêché par des flottilles de thoniers attachés à ces bases y était débarqué, congelé, stocké et transporté par cargos congélateurs jusqu'au Japon. Les Américains avaient également installé à Pago-Pago (Samoa américaines) deux grandes usines de conserves appartenant aux puissants groupes Van Camp et Star Kist, usines ravitaillées par des thoniers japonais d'abord, coréens et taïwanais ensuite. L'intérêt de cette implantation est bien sûr le libre accès au marché américain.
Ainsi, les droits de pêche du thon (l'espèce la plus capturée dans le monde, 4 millions de tonnes, dont 65 p. 100 dans le Pacifique, 25 p. 100 dans l'océan Indien et 9 p. 100 dans l'Atlantique) constituent un enjeu considérable pour les petits États océaniens et un élément de rivalité entre les grandes puissances. Au-delà des îles elles-mêmes et de l'exploitation de leur Z.E.E. se pose la question des ressources halieutiques de l'ensemble du Pacifique sud, menacées par le rapide essor de l'usage dévastateur des chaluts de fond. La conférence de Renaca (Chili, mai 2007) a amorcé une interdiction générale de cette pratique malgré l'opposition des Russes.
Enfin, on s'oriente de plus en plus vers une exploitation rationnelle de la mer par le développement d'élevages marins, par exemple des crevettes aux Hawaii ou des huîtres perlières aux Tuamotu (perles noires) et aux Gambier.
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Écrit par
- Christian HUETZ DE LEMPS : professeur, directeur de l'UFR de géographie, université de Paris-IV-Sorbonne
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